Les nouvelles conditions générales d’utilisation de WhatsApp seront déployées à partir du 15 mai prochain. Après avoir été plusieurs fois repoussées, ces dernières devraient ainsi entrer en vigueur dans quelques jours. Elles devront aussi rapidement être approuvées par les utilisateurs et utilisatrices, qui pourraient voir leur compte progressivement désactivé en cas de refus. Après une vague d’indignation de la part des internautes, cette modification des CGU semble finalement avoir été acceptée par le grand public… mais pas par l’Allemagne, qui vient de rendre un décret obligeant Facebook à ne pas traiter les données provenant des utilisateurs de WhatsApp allemands.
Une nouvelle politique de confidentialité jugée illégale
Pour le commissaire à la protection des données et à la liberté d’information de Hambourg, l’arrivée des nouvelles CGU de WhatsApp est une violation directe du RGPD car le réseau social ne laisse aucun choix à ses utilisateurs et utilisatrices quant à leur approbation. En refusant d’adhérer à la nouvelle politique de l’entreprise en matière de traitement des données, les internautes seront progressivement privés de fonctionnalités, jusqu’à voir leur compte supprimé par l’entreprise de Mark Zuckerberg. Une situation d’autant plus problématique que le nouveau règlement de WhatsApp a suscité beaucoup de confusion auprès du grand public, estime l’organisme gouvernemental dans un communiqué : “Le contenu est trompeur et présente des contradictions considérables. Même après une analyse approfondie, les conséquences de l’approbation pour les utilisateurs ne sont pas claires”.
Il faut dire que si WhatsApp s’est voulu rassurant et pédagogue sur l’arrivée de ses nouvelles CGU, leur officialisation a sonné comme un gros raté médiatique. Contrairement aux inquiétudes des internautes, l’entreprise ne pourra en réalité toujours pas avoir accès au contenu des conversations entre utilisateurs. En revanche, elle sera en mesure de lire les échanges entre un particulier et une entreprise, afin d’utiliser ces données pour améliorer le ciblage publicitaire sur les différentes plateformes du groupe Facebook. Une situation qui ne repose sur “aucune base légale” rappelle le commissaire allemand. Le géant du web n’a pour le moment pas réagi à cette annonce, mais cette méfiance vis-à-vis du GAFAM n’est pas isolée. En Inde, une enquête est également en cours sur le sujet, tandis qu’en Italie, les autorités ont appelé l’entreprise à plus de transparence en janvier dernier.
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