L’information a été rapportée par le média local MediaNama avant de faire le tour du monde. Vendredi 23 avril dernier, le gouvernement indien a envoyé une ordonnance à Twitter, en demandant au réseau social de censurer 52 tweets jugés illégaux. Parmi les messages censurés, plusieurs émanaient de personnalités politiques indiennes, à commencer par un parlementaire en exercice, et un ministre d’État du Bengale-Occidental. Deux cinéastes et un acteur sont également concernés, en plus de plusieurs dizaines d’internautes anonymes. Tous avaient pour point commun de critiquer ouvertement la gestion désastreuse de l’épidémie de Covid-19 dans le pays, qui enregistrait plus de 700 000 nouveaux cas dépistés ce week-end.
India will never forgive PM @narendramodi for underplaying the corona situation in the country and letting so many people die due to mismanagement.
At a time when India is going through a health crisis,PM chose to export millions of vaccine to other nations #ModiHataoDeshBachao pic.twitter.com/5sQRfT7kpB— Moloy Ghatak (@GhatakMoloy) April 20, 2021
Twitter se défend et évoque les lois locales
Dans un message adressé à The Verge, un porte-parole de Twitter s’est défendu de toute censure arbitraire, en expliquant que les tweets supprimés ces derniers jours enfreignaient les lois locales. Le réseau social explique aussi avoir informé les titulaires des comptes censurés en amont, afin de les avertir que cette censure résultait d’une demande gouvernementale parfaitement légale : “Lorsque nous recevons une demande légale valide, nous examinons à la fois sa conformité avec le règlement de Twitter, mais aussi avec la législation locale”. Le contenu en question, bien que censuré en Inde, n’a cependant pas totalement disparu de la plateforme, puisqu’il reste visible à l’étranger, précise le porte-parole de l’entreprise : “Si le contenu enfreint les règles de Twitter, il est supprimé de nos services. Mais s’il est jugé illégal dans une juridiction particulière, nous pouvons refuser l’accès au contenu dans cette juridiction uniquement. Dans tous les cas, nous informons le titulaire du compte”.
À noter que ce n’est pas la première fois que l’Inde fait pression sur Twitter pour supprimer du contenu. En février dernier, l’entreprise avait déjà bloqué près de 500 comptes suite à des manifestations menées par des agriculteurs locaux contre les autorités locales. En Inde, la publication de contenu considéré comme diffamatoire à l’encontre du gouvernement est illégale.
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