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Facebook accusé de fermer les yeux face à des agissement politiques frauduleux

Le réseau social de Mark Zuckerberg est accusé de laisser ouvertement certains partis politiques étrangers gonfler leurs soutiens populaires, et harceler leurs opposants. 

Crédits : Thought Catalog via Unsplash

Facebook reste-t-il inactif face à certaines manœuvres politiques frauduleuses ? C’est en tout cas ce que révèle une enquête mise en ligne en début de semaine par The Guardian, qui assure que le réseau social a connaissance de plusieurs “failles” dans son système, sans pour autant chercher à les corriger. Selon plusieurs documents internes, ainsi que le témoignage d’une ancienne data scientist de l’entreprise Sophie Zhang, le géant du web aurait en effet décidé de se montrer pour le moins sélectif dans sa modération des contenus frauduleux : tandis que les tentatives de manipulation électorale sont rapidement sanctionnées dans les pays susceptibles d’avoir un impact sur l’entreprise (dont les États-Unis, Taïwan et la Corée du Sud par exemple), les pays plus modestes sont quant à eux, mis de côté, sans bénéficier d’une quelconque modération de la part de Facebook.

Faux soutiens politiques et cyber-harcèlement

Selon Sophie Zhang, la faille en question concernerait la possibilité pour des partis politiques ou des gouvernements, de créer un grand nombre de pages destinées à simuler des profils d’utilisateurs partisans, et ainsi gonfler artificiellement leur popularité sur le réseau social. Si le fait de créer plusieurs profils est bien évidemment interdit, rien n’empêche en effet la mise en ligne de plusieurs pages ayant pour but de se faire passer pour de simples comptes individuels.

Comme le révèle l’enquête de The Guardian, cette utilisation frauduleuse des pages Facebook aurait largement été utilisée au Honduras, où les administrateurs du profil du président Juan Orlando Hernández ont créé plusieurs centaines de pages pour liker et commenter positivement les publications du gouvernement. En Azerbaïdjan, le parti au pouvoir aurait lui aussi utilisé de fausses pages, cette fois pour harceler l’opposition, ainsi que plusieurs médias indépendants. Licenciée en 2020 du pôle Integrity, Sophie Zhang explique avoir plusieurs fois mis en lumière ces activités illégales, qui s’apparentent selon elle à “de multiples tentatives flagrantes des gouvernements étrangers pour abuser de la plateforme à grande échelle afin de tromper leurs propres citoyens”. Mis au courant de ces agissements, Facebook aurait quant à lui mis plus d’un an à démanteler les réseaux honduriens et azerbaïdjanais, tout en se contentant d’ignorer certains faits similaires survenus en Bolivie et en Albanie par exemple. Pour le moment, l’entreprise de Mark Zuckerberg n’a pas commenté cette affaire.

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