L’exécutif a donné une lueur d’espoir aux exploitants français. Dans son allocution du 30 mars, le président Macron a annoncé à demi-mot que les cinémas et autres lieux culturels pourraient rouvrir leurs portes dès la mi-mai. Une bonne nouvelle pour les cinéphiles, mais un véritable casse-tête en prévision pour les exploitants. En effet, après plus six mois de fermeture, le planning est très chargé pour le 7e art. De cet arrêt forcé pour les salles obscures résulte un embouteillage sans précédent dans la programmation. La rude concurrence qui s’annonce entre les longs-métrages pousse le CNC à revoir sa politique. Dans un communiqué, l’institution annonce assouplir temporairement les règles relatives à la chronologie des médias. En juin dernier, le CNC avait déjà pris des mesures similaires pour permettre à certains films de sortir directement en VOD ou DVD, sans perdre leurs financements.
Cette fois-ci, les plateformes SVOD entrent dans l’équation. Concrètement, certains films pourront sortir directement sur Netflix, Disney+ ou encore Amazon Prime Vidéo, sans perdre pour autant leurs financements CNC. Un choix que le président du CNC Dominique Boutonnat explique :
“Il serait préjudiciable à la fois pour le public et pour nos créateurs qu’en raison d’un trop grand nombre de films disponibles, les grosses productions notamment américaines privent d’exposition les œuvres plus diversifiées. Il est fondamental que chaque œuvre puisse rencontrer son public”.
Il précise que ces dérogations pourront être accordées pendant toute la période de fermeture des salles et jusqu’à un mois après la réouverture.
Une nouvelle chronologie des médias en chantier
Dans son communiqué, le CNC rappelle aussi qu’une nouvelle chronologie des médias est toujours à l’étude. Dominique Boutonnat précise “qu’elle fait l’objet d’une négociation spécifique au sein du secteur”. S’il ne donne pas plus de détails sur le projet, on sait déjà qu’il s’agira surtout de s’intéresser au sort réservé aux plateformes SVOD comme Netflix ou Disney+. À l’heure actuelle, un film diffusé en salle doit attendre près de 3 ans avant de rejoindre le catalogue d’une plateforme à abonnement. L’arrivée de nouvelles offres du genre pousse le CNC et plus globalement l’exécutif à changer son fusil d’épaule, pour pousser Netflix et ses consorts à investir dans la création française.
Plusieurs pistes avaient été évoquées en janvier dernier. Si une plateforme investit 20 % de son chiffre d’affaires réalisé en France dans la production cinématographique, elle pourra diffuser des films à partir de 12 mois. Si elle investit 25 %, elle pourra le faire avant un an.
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