Vendredi dernier, le fondateur du réseau social à l’oiseau bleu, Jack Dorsey, a mis en vente son tout premier tweet, et donc, le tout premier tweet de l’histoire de Twitter. Les enchères se sont vite envolées avec une première offre à 2 millions de dollars samedi, puis 2,5 millions ce dimanche, par Justin Sun, créateur de la plateforme TRON et boss de BitTorrent. Le court message mis en vente, toujours visible de tous sur Twitter, indique simplement « Je crée mon compte Twttr », et tweeté le 21 mars 2006, à l’ouverture de la plateforme. Mais au fait, comment un tweet peut-il se vendre ?
just setting up my twttr
— jack (@jack) March 21, 2006
Le premier tweet de Jack Dorsey est vendu sous la forme d’un NFT, un jeton non-fongible, soit un objet virtuel disposant d’un certificat numérique permettant de l’authentifier comme étant unique et lui conférer une traçabilité incontestable. Cette technologie, qu’on vous explique en détail ici, s’avère particulièrement adaptée aux oeuvres d’art et se repose sur la blockchain, tout comme les cryptomonnaies comme le Bitcoin. Depuis plusieurs mois, les ventes d’oeuvres « NFT » se multiplient et battent des records. En février, le créateur de Nyan Cat vendait un exemplaire numérique du célèbre meme pour 580 000 dollars, tandis que le crypto-artiste Beeple négociait sa dernière oeuvre — représentant Donald Trump nu allongé dans l’herbe — pour près de 6,6 millions de dollars. Plus récemment, la chanteuse Grimes mettait en vente une collection numérique d’oeuvres d’art, baptisée « WarNymph », et remportait pas moins de 5,8 millions de dollars à l’issue de la vente.
Dropping NFTs tomorrow at 2pm EST. enter the void pic.twitter.com/l9fNFUCheX
— Grimes (@Grimezsz) February 28, 2021
En quelque sorte, les NFT sont à l’art ce que le Bitcoin est à la monnaie : une variante numérique bien plus sécurisée et dont la traçabilité est assurée par la technologie de la blockchain, à l’heure où la certification de l’authenticité des œuvres d’art fait parfois débat. Comme le précise très justement le site « Valuables » — sur lequel le tweet de Jack Dorsey est en vente — un NFT s’apparente à « un autographe », et que « posséder un contenu numérique peut avoir une valeur sentimentale et créer une relation entre collectionneur et créateur. » Et comme sur le marché de l’art, nul doute que le prix de ce type de bien devrait largement s’envoler à l’avenir.
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Ouais, j’ai acheté le premier tweet de Jack, je l’ai imprimé et mis dans un cadre à côté de mon tableau de Malevitch intitulé “carré noir sur fond blanc”. Quand le numérique rejoint le monde la masturbation intellectuelle de l’art.