Après les violentes émeutes du Capitole, le 6 janvier dernier, Telegram a pris des mesures sans précédent sur sa plateforme. L’application de messagerie cryptée a annoncé avoir supprimé des centaines d’appels à la violence la semaine dernière. Pavel Durov, fondateur de la messagerie, explique cette décision : “Telegram accueille des débats pacifiques et des manifestations, mais nos conditions d’utilisation interdisent explicitement le partage d’appels publics à la violence.” Il précise que “les mouvements civils du monde entier s’appuient sur Telegram pour défendre les droits de l’homme sans recourir à intention de nuire”. Cette politique de modération ne concerne en revanche que les conversations publiques, baptisées rooms. Les conversations privées, entre plusieurs interlocuteurs, restent quant à elle cryptées même si l’application fait face à des pressions croissantes pour rendre ces discussions accessibles aux forces de l’ordre précise The Verge. Il faut dire que les événements récents ont relancé le débat sur le cryptage des conversations et la responsabilité des services dans ce genre de situation.
Une hausse des appels à la violence en janvier
Dans son rapport, Pavel Durov a déclaré avoir connu le même pic de menaces que les autres services américains comme Twitter, Facebook ou Instagram. “Début janvier, l’équipe de modération de Telegram a commencé à recevoir un nombre accru de rapports sur l’activité publique liée aux États-Unis sur notre plateforme. Elle a agi de manière décisive en réprimant les chaînes américaines qui prônaient la violence. Grâce à ces efforts, la semaine dernière, nos modérateurs ont bloqué et mis fin à une centaine d’appels publics à la violence qui auraient pu autrement atteindre des dizaines de milliers d’abonnés”. Telegram est loin d’être un cas isolé puisque plusieurs réseaux sociaux ont pris des mesures similaires. C’est notamment le cas de Twitter, qui enregistre depuis le bannissement de Donald Trump, 73% de fake news en moins sur sa plateforme.
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