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Tout ce que l’humanité a construit ou fabriqué pèse plus lourd que tous les êtres vivants sur Terre

En 2020, l’humanité a produit en masse anthropique inerte (routes, immeubles, voitures, etc) l’équivalent du poids de chaque être humain sur Terre, chaque semaine.

La ville de Tianjin, en banlieue de Pékin (Crédits : asmuSe / Pixabay).

Ce n’est plus un secret, l’humanité n’est plus qu’un simple rouage dans le grand engrenage de la vie sur Terre. L’espèce humaine est désormais une véritable force géologique, capable de modifier sa propre planète. Et aujourd’hui, une nouvelle étude publiée dans la prestigieuse revue Nature en tient pour preuve un chiffre effarant. En 2020, d’après les chercheurs de l’Institut Weizmann des sciences de Rehovot, en Israël, tous les objets et constructions fabriqués par l’être humain pèsent maintenant plus lourds que la biomasse terrestre – la quantité totale d’êtres vivants sur Terre, humains compris. “Cette quantification de la ‘masse anthropique’ [c’est-à-dire, issue de la main de l’humain ; ndlr] permet enfin de caractériser d’un point de vue massique la crise, d’origine anthropique, de l’Anthropocène” concluent les chercheurs.

Plus concrètement, les routes, les ponts, les immeubles, les voitures, les avions et tout ce que l’humain a pu construire ou fabriquer et laisser sur Terre pèseraient aux alentours de 1,1 tératonne (ou mille milliards de tonnes). En comparaison, la biomasse terrestre – tous les animaux, plantes, champignons et autres bactéries – ne dépasserait pas la tératonne pure et simple. Et tout indique que cet écart va s’élargir à l’avenir. À partir de ce point de croisement qu’est l’année 2020, les chercheurs israéliens estiment qu’en 2040, la masse anthropique pourrait atteindre les 3 tératonnes. Sa croissance doublerait tous les vingt ans, au rythme de 30 gigatonnes (ou milliard de tonnes) chaque année. À plus petite échelle, cela signifie que, chaque semaine, l’humanité entière produit l’équivalent du poids de chaque humain vivant sur Terre.

Ce véritable écrasement du poids de l’humanité et de ses créations sur le reste des êtres vivantes terrestres proviendrait de plusieurs facteurs. D’après les chercheurs, il faut prendre en compte l’impact progressif et destructeur de l’humanité et de ses activités industrielles et agricoles – génératrices de déforestation – sur la biodiversité. Depuis le début de la première révolution agricole, au 18e siècle, le poids de la biomasse aurait été divisé par deux. En 1900, la masse anthropique n’équivalait qu’à 3% de la biomasse terrestre (contre 110%, donc, seulement 120 ans plus tard). En outre, le développement de nouvelles techniques de construction après la seconde guerre mondiale, comme l’adoption du ciment au détriment des briques, aurait grandement contribué à l’alourdissement des constructions humaines.

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