Depuis son lancement, WhatsApp est devenue une solution de choix pour de nombreux utilisateurs désireux de converser en privé. L’application conserve en effet vos conversations bien à l’abri en les chiffrant de bout en bout, une particularité que l’on retrouve sur d’autres applications telles que Signal ou encore Telegram. Néanmoins, ce chiffrement de bout en bout pourrait prochainement s’affaiblir considérablement. Le Conseil de l’Union européenne aurait en effet adopté un projet visant à obliger les opérateurs des messageries sécurisées comme WhatsApp à permettre aux services de renseignement d’outrepasser le chiffrement pour accéder aux messages échangés, comme le révèle la radio autrichienne ORF.at, relayé par 01net.
https://twitter.com/jsrailton/status/1325546833624625157?s=20
Mais pourquoi vouloir réduire la sécurité d’une application comme WhatsApp ? Cette volonté serait due à l’utilisation malveillante de ces apps chiffrées, qui feraient le jeu des criminels. « Les criminels peuvent inclure des solutions de chiffrement disponibles immédiatement, clé en main, à leur mode opératoire », peut-on lire dans la note de l’UE récupérée par l’ORF. L’accent serait plus particulièrement mis sur la lutte contre le terrorisme, et les élus de l’UE souhaiteraient garantir « la capacité des autorités compétentes dans le domaine de la sécurité et de la justice pénale à exercer les pouvoirs légaux en ligne et hors ligne » et leur permettre de lutter contre la criminalité même dans les « cas où le chiffrement rend l’analyse du contenu des communications […] extrêmement difficile ou pratiquement impossible malgré le fait que l’accès à ces données serait légal. »
Concrètement, afin d’accéder aux conversations sans pour autant empêcher WhatsApp de chiffrer les messages, l’application devrait mettre en place des backdoors, soit des portes dérobées dans l’app permettant à un tiers d’accéder aux conversations. Cela remettrait évidemment en cause la sécurité de l’application puisque ces backdoors pourraient bien être mises à profit par des pirates. Il ne s’agit là pour le moment que d’un projet de l’UE. Pour être mis en place, il devrait au préalable être approuvé par le COSI (Comité permanent de coopération opérationnelle en matière de sécurité intérieure), puis passer par le Comité des représentants permanents, et enfin par le Parlement européen.
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