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Des scientifiques ont imaginé une interface cerveau-humain passant par les veines

Des chercheurs australiens ont mis au point une électrode glissée dans une veine et branchée à un ordinateur, qui permet de convertir les signaux électriques neuronaux en mouvements d’un curseur Windows.

Crédits : Pixabay.

L’implant neuronal Neuralink d’Elon Musk n’a réussi pour l’instant qu’à prouver qu’il était compatible en Bluetooth. Cette nouvelle technologie d’interface cerveau-machine, mise au point par des chercheurs australiens, a permis à deux personnes partiellement paralysées de diriger un curseur et de cliquer simplement par l’impulsion électrique de leur pensée. Ils décrivent aujourd’hui son fonctionnement révolutionnaire dans une étude publiée dans la revue Journal of Neurointerventional Surgery.

Le mouvement dans le sang

La “Stentrode” est une électrode conçue en forme de stent : une sorte de grille métallique et cylindrique très fine, fabriquée pour coller aux parois internes de vaisseaux sanguins. Pour arriver jusqu’au cerveau, elle est insérée par la veine jugulaire, dans le cou, et repoussée ainsi jusqu’au sinus longitudinal supérieur au sommet de la boîte crânienne – l’un des canaux veineux qui réabsorbent le sang désoxygéné du cerveau au niveau de sa membrane externe, la dure-mère. Une fois positionné à cet endroit précis, dans une zone frontière entre les lobes pariétal et frontal où siège le centre nerveux de la motricité, la Stentrode peut détecter les signaux électriques émis par les motoneurones. Branchée directement à un terminal informatique (contrairement à l’implant sans fil Neuralink), les impulsions électriques captées sont analysées par une technologie de “machine-learning” qui les traduit en commandes : et, en l’occurrence, en mouvement ou en action du curseur virtuel sur une interface de bureau Windows 10 classique.

Réparer les dégâts neuronaux

Deux volontaires ont été mis à l’épreuve pour parvenir à diriger le curseur sur l’ordinateur simplement par la pensée. Chacun était atteint d’une pathologie neurodégénérative qui conduit à la paralysie totale des muscles du corps : la maladie de Charcot ou sclérose latérale amyotrophique (SLA). Après 86 jours d’entraînement supervisé par les chercheurs pour l’un et 71 jours pour l’autre, les deux participants ont réussi seuls à mouvoir le curseur, à cliquer et même à zoomer simplement par leur pensée retranscrite par la Stentrode. Pour assurer la précision du mouvement souhaité, la manœuvre a été, certes, doublée d’un système d’oculométrie appliquée ou “eye-tracking.” Le taux de réussite moyen de cette interface cerveau-machine dépasserait les 90%. Un tel résultat pousse désormais ses inventeurs de l’université de Melbourne à concevoir un premier prototype commercial par le biais de la société biotechnologique Synchron. Le but de celui-ci sera, dans un premier temps, de “réparer” les dégâts moteurs de maladies neurodégénératives comma la SLA mais Synchron voit déjà plus loin. “Lorsque nous commencerons à nous engager dans d’autres régions du cerveau, nous verrons que cette technologie peut ouvrir le potentiel numérique du cerveau” a déclaré Thomas Oxley, chercheur et PDG de Synchron à The Independent.

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