Quel sont les gagnants ?
Le Jury Final composé de sommités internationales de l’innovation, de la recherche, de la protection des océans, de l’environnement et de la biodiversité, a en effet décidé à l’unanimité d’attribuer le Grand Prix Tech4Islands Océanie 2020 à 2 Lauréats ex-æquo à la suite du Grand Oral des 12 Finalistes.
Les quatre entreprises innovantes, primées pour leur solution concrète et rapidement déployable PAR et POUR les “îles d’après”, concourraient à cette seconde édition 2020 des Tech4Islands Awards, un succès mondial sans précédent avec 186 candidatures en provenance de 37 Pays et Territoires répartis sur les 5 océans, qui composent désormais la Tribu Tech4Islands.
Il s’agit donc de l’entreprise hollandaise Desolenator qui décroche le Grand Prix Tech4Islands MONDE, les startups polynésienne Med.i.can et néo-calédonienne Aedes System terminent ex-æquo pour le Grand Prix Tech4Islands OCÉANIE et le Grand Prix Tech4Islands OUTRE-MER revient à l’entreprise guadeloupéenne NUM SMO Technologies.
Les Lauréats recevront leur prix des mains de Cédric O, Secrétaire d’État chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques le vendredi 20 novembre à 18h au Ministère de l’Économie et des Finances à Paris. Ils remportent notamment leur invitation à venir présenter leur solution au prochain Tech4Islands Summit Tahiti organisé par La French Tech Polynésie à la Présidence de la Polynésie française, du 22 au 24 Avril 2021 à Tahiti.
Desolenator (Pays-Bas)
L’entreprise hollandaise a conçu la première technologie de dessalement solaire thermique au monde avec l’ambition de produire durablement de l’eau potable pour les territoires insulaires. Sa technologie pionnière à faible coût s’appuie sur l’énergie solaire pour distiller tous les types d’eau : eau de mer, eau contaminée (fluorure, arsenic, etc.) et l’eau saumâtre afin de les rendre potables. Ses équipements sont facilement déployables et transportables et peuvent produire 250 000 litres d’eau potable par jour. Ils captent l’énergie solaire à travers des panneaux solaires qui ne nécessitent aucun filtre. L’utilisateur l’alimente en eau, qui sera ensuite bouillie et nettoyée grâce à la chaleur et l’énergie électrique des panneaux solaires. La solution a été pensée
en termes d’efficacité (coût, dimensions, poids), durabilité, transport et maintenance. Elle a pour vocation de permettre l’accès aux systèmes de dessalement pour le plus grand nombre et compte d’ores et déjà Carlsberg, Booking.com et la Dubai Energy and Water Authority comme partenaires.
Med.i.can (Polynésie française)
La startup polynésienne souhaite protéger les populations et permettre un égal accès aux soins dans les îles éloignées. Elle a conçu un dispensaire mobile sous la forme d’un container médicalisé et autonome qui permet les consultations de patients et le suivi de leur état de santé, d’appliquer les premiers soins en cas d’urgence, d’être un appoint de secours médical avec des équipements professionnels à disposition sur site et immédiatement disponible (en cas d’épisode cyclonique), de garantir une continuité médicale (dans le cas de la reconstruction ou la rénovation d’une structure médicale), d’assurer le poste de secours médical lors d’événements sportifs et culturels et de mettre à disposition du matériel médical et une équipe de professionnels complémentaire (dans le cas d’interventions à l’international). Ce container de 20 pieds repose sur un système de plug-and-play prêt à l’emploi, dont la conception facilite les phases logistiques et d’utilisation. Il contient sa propre énergie, une isolation thermique, un circuit d’eau, une pharmacie, un système de télécommunications et l’ensemble des dispositifs médicaux nécessaires à la prise en charge de la médecine de ville, mais aussi des urgences. Son design permet de remplir une large gamme de missions sanitaires de premiers recours tout en améliorant la prise en charge du patient et les conditions de travail des soignants et en garantissant l’efficacité des protocoles d’hygiène ou de décontamination.
Aedes System (Nouvelle-Calédonie)
L’entreprise néo-calédonienne a développé AGLOSTIC, un filtre composé à 88% de caoutchouc issu de la revalorisation des pneumatiques usagés et d’un liant synthétique sans solvant. Alors que moustiques sont vecteurs de maladies graves telles que le zika, la dengue ou encore le chikungunya, l’AGLOSTIC permet l’écoulement de l’eau mais bloque la nidification des moustiques, empêche les déchets verts de s’accumuler, évitant ainsi le nettoyage des gouttières et permet de récupérer une eau filtrée exempte de débris végétaux ou d’animaux. Façonné par moulage, il est adaptable à toutes les formes de réceptacles pour éliminer les gîtes larvaires : gouttières, regards, caniveaux. Une analyse entomologique confiée à l’Institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie a démontré une efficacité de 99% de la solution contre l’émergence des moustiques adultes. D’autres laboratoires indépendants, comme le Centre de Transfert Technologique du Mans, ont également permis de mesurer et de valider les caractéristiques hydrologiques, mécaniques ou encore la durabilité de l’AGLOSTIC. L’entreprise s’inscrit dans une démarche de respect de l’environnement en contribuant à la diminution de la densité de moustiques et donc en limitant les besoins d’épandage d’insecticides chimiques. Sa solution durable et permanente est également issue de l’économie circulaire, brevetée et fabriquée en Nouvelle-Calédonie.
NUM SMO Technologies (Guadeloupe)
La startup guadeloupéenne a développé SMO, une technologie brevetée sous la forme d’un processeur compact et autonome qui utilise le soleil comme source principale d’énergie pour transformer les déchets et la biomasse en hydrogène vert. Fonctionnant en totale autonomie, même dans les zones isolées, il convertit l’énergie solaire en micro-ondes puissantes, utilisées en synergie avec l’énergie thermo-solaire dans chaque étape du processus. Son procédé s’appuie sur 4 étapes principales : la granulation, la pyrolyse solaire, la gazéification et la purification d’hydrogène. En moins de 10 minutes, la pleine capacité de production du processeur est atteinte. Cette production d’hydrogène vert est couplée avec la technologie de capture de carbone, permettant l’absorption de CO2. La technologie SMO s’inscrit dans une trajectoire zéro déchet (les déchets sont la matière première du processus), zéro carbone (le processus industriel est un puit de carbone alimenté à 100% par des énergies renouvelables), zéro polluant agricole (les charbons actifs et le biochar représentant des alternatives aux engrais), zéro exclusion (la production décentralisée développe les territoires et génère la création d’emplois), zéro vulnérabilité (les unités opérationnelles se déplient et replient au sein de containers pour les sécuriser). Le site SMO peut être ajusté en nombre d’unités et ainsi répondre précisément à la demande locale. La startup a pour vocation de créer des systèmes énergétiques décentralisés, totalement autonomes, soutenant l’économie circulaire et les ressources locales. Elle propose ainsi au secteur industriel une production d’hydrogène vert innovante, avantageuse et modulable.
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Bravo à tous, ces inventions sont superbes et, surtout, écologiques, merci.