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Osiris-Rex va prélever ce soir un énorme échantillon de l’astéroïde Bennu

À 23h, heure de Paris, la sonde OSIRIS-REx de la NASA va tenter pour la première fois de prélever un échantillon de l’astéroïde Bennu afin de le rapporter sur Terre.

L’astéroïde Bennu (Crédits : NASA).

Ce soir, à 23 heures (heure de Paris) et plus de 321,8 millions de kilomètres de la Terre, une sonde spatiale de la NASA va prélever un échantillon d’un astéroïde encore plus grand que l’Empire State Building de New York. Cette mission est la première du genre dans l’histoire de l’Agence aérospatiale américaine. Elle sera réalisée par la sonde OSIRIS-REx et son objet sera l’astéroïde Bennu (ou (101955) Bénou). La première prend le nom du premier grand roi mythique de l’Égypte antique et fils du dieu soleil, Rê, Osiris. Le second a été nommé justement en référence à Bénou, le héron cendré mythologique gardien de l’âme du dieu Rê. Si la mission de ce soir se déroule sans accroc et si OSIRIS-REx parvient à rapporter son butin cosmique sur Terre, le programme pourrait être considéré aussi légendaire que les dieux égyptiens cités.

Pour rappel, la sonde OSIRIS-REx a été lancée en direction de Bennu en septembre 2016. Elle s’est fixée en orbite autour de lui en 2018 et a depuis effectué plusieurs vols rapprochés de test. La dernière répétition de ce genre en date remonte au mois d’août dernier : OSIRIS-REx s’était alors approché à 40 mètres de la surface de l’astéroïde grisâtre. Ce dernier serait aussi vieux que le système solaire – à savoir, plus de 4,5 milliards d’années – et c’est évidemment ce qui intéresse le plus les chercheurs de la NASA. Étudier un échantillon de Bennu reviendrait, selon eux, à percer certains secrets de la naissance et du développement de notre système solaire. Le rocher cosmique se caractérise aussi par quelques propriétés incongrues. Composé en majorité de carbone, Bennu ne reflète que 4% de la lumière solaire (contre environ 30% pour la Terre, par exemple). Sa surface serait aussi couverte des restes d’autres astéroïdes, dont les scientifiques ignorent la nature. Enfin, l’astéroïde fait partie des objets géocroiseurs qui, certaines années, peuvent croiser l’orbite terrestre et potentiellement la mettre en danger. Les astronomes de la NASA estiment par exemple que Bennu passera à moins de 7,5 millions de kilomètres de la Terre en 2175 et 2199 et aurait une chance sur 2700 de rentrer en collision avec notre planète.

Pour éviter que la mission échoue à cause de la nature très rocailleuse de la surface de Bennu, les ingénieurs de la NASA ont doté OSIRIS-REx de plusieurs outils informatiques prédictifs selon The Verge. La sonde se dote d’une technologie de cartographie 3D pour mieux aborder son atterrissage sur l’objet mais aussi d’un système de calcul du danger. Ce dernier devrait lui permettre de confirmer ou d’avorter automatiquement la prélèvement d’échantillon en fonction des risques posés par le terrain. Ainsi, si la mission de ce soir est avortée, OSIRIS-REx aurait encore deux essais : en effet, la sonde ne transporte que trois bouteilles d’azote liquide nécessaires à sa poussée lors du prélèvement, pour s’extirper de l’astéroïde.

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