[Article mis à jour le 21/10/2020 à 10h10]
La guerre entre le gouvernement américain et les GAFAM a commencé. The Verge rapporte que William Barr, le Procureur général des États-Unis – l’équivalent du garde des Sceaux en France et donc le ministre américain de la Justice – engage aujourd’hui une procédure judiciaire pour antitrust, et plus précisément monopolisation illégale, contre Google. Le gouvernement américain vise en priorité les pratiques jugées anti-compétitives du géant du web dans le domaine de la recherche web et de la publicité qui lui est attachée. “Google maintient son statut de gardien des portes d’Internet par le biais d’une toile injuste d’accords excluants qui empêchent toute compétition”, aurait déclaré le ministère de la Justice selon le média américain, suite à la publication du rapport d’enquête antitrust sur les GAFA il y a deux semaines. Par ailleurs, le Wall Street Journal (relayé par The Verge) indique que plus de 10 procureurs d’État devraient soutenir cette procédure.
En juillet dernier, à l’instar de Mark Zuckerberg pour Facebook ou encore de Jeff Bezos pour Amazon, Sundar Pichai, l’actuel PDG de Google, avait été entendu devant le Congrès américain pour répondre au comportement qualifié d’anticoncurrentiel de son entreprise. “Google a évolué d’un simple tourniquet donnant accès au reste d’Internet à un jardin muré dont le but est de garder ses utilisateurs uniquement sur ses propres sites”, s’était indigné un député républicain. Contre quoi, Sundar Pichai avait seulement répondu qu’il “restait focalisé à diriger cette entreprise pour qu’elle offre aux utilisateurs ce qu’ils veulent.” Google a déjà fait face à plusieurs procédures antitrust, notamment en 2013 aux États-Unis concernant sa régie publicitaire AdSense. L’Union européenne a déjà condamné la firme de Mountain View à plusieurs amendes très lourdes, de l’ordre de plusieurs milliards d’euros, envers AdSense, son OS mobile Android ou encore les résultats de recherche shopping. D’après le New York Times, il existerait même une règle tacite qui interdirait à tout employé de Google de soulever des questions sur l’antitrust.
“En 2020, il serait juste d’avoir un référendum sur le capitalisme.” – Satya Nadella, PDG de Microsoft
À l’opposé, cette semaine, Business Insider rapporte que lors d’une conférence organisée par le magazine économique Forbes, Satya Nadella, patron de Microsoft, aurait proposé une remise en question du capitalisme, modèle économique pointé du doigt par beaucoup comme la source de tels monopoles. “Aujourd’hui, en 2020 au beau milieu d’une pandémie, il serait juste d’avoir un référendum sur le capitalisme. Nous devons remettre le noyau social des corporations sur le devant de la scène.” Évidemment, on ne peut s’empêcher de penser que le climat des élections présidentielles prochaines n’y est peut-être pas pour rien.
La réponse de Google
[MAJ] Suite à la nouvelle, Google a réagi à travers un communiqué de presse signé par Kent Walker, son directeur du commerce international, que la firme nous a fait parvenir. “Le procès intenté aujourd’hui par le ministère américain de la Justice est profondément incohérente, déclare Kent Walker. Le public utilise Google par choix et non pas seulement parce qu’il est forcé de le faire ou parce qu’il ne trouve pas d’alternatives. Cette procédure judiciaire ne va pas aider les consommateurs, bien au contraire. Elle risque de promouvoir artificiellement des alternatives de moindre qualité, augmenter le prix des smartphones et rendre plus difficile l’accès aux services de recherche que le public souhaite.” Dans son communiqué, Google se défend de passer des “accords commerciaux” pour promouvoir ses produits “comme n’importe quel vendeur.” La firme remarque que sur des navigateurs comme Safari, son moteur de recherche cohabite avec d’autres comme Bing ou Yahoo!. Elle en profite pour rappeler qu’à l’inverse, sur Microsoft Edge, Bing – un autre service de Microsoft – est accessible par défaut.
[amazon box=”2869382421″]
🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.