En cette fin d’année 2020, Vénus n’a pas fini d’étonner les scientifiques. Notre planète voisine, parfois surnommée “la jumelle de la Terre”, continue de délivrer ses secrets intrigants qui pourraient peut-être, un jour, être reconnus comme des biomarqueurs – à savoir, des traces avérées de l’existence d’une forme de vie extraterrestre. Une petite équipe d’astrobiologistes indiens rapporte aujourd’hui leur détection de glycine dans l’atmosphère de Vénus. À noter que leur étude est encore en attente de validation et relecture par des pairs. Cette molécule (à ne pas confondre avec la plante à fleurs Wisteria, aussi appelée glycine), de formule C2H5NO2, est l’un des 22 acides aminés qui composent l’ensemble des protéines et autres peptides des êtres vivants de la planète Terre. Pour rappel, les acides aminés sont issus de la transcription puis de la traduction de l’ADN, l’acide désoxyribonucléique unique à chaque forme de vie connue, dans nos cellules. La glycine est, en plus, l’acide aminé le moins complexe de tous. Les chercheurs ont reconnu sa marque spectroscopique – donc, par une étude fine des ondes lumineuses émises par l’atmosphère vénusienne – en utilisant le Grand réseau d’antennes millimétriques/submillimétriques de l’Atacama (ou ALMA), qui forme un gigantesque radiotélescope dans le désert chilien.
Cependant, comme la phosphine (PH3) découverte en septembre dernier, les scientifiques sont encore incapables de déclarer cette glycine vénusienne comme biomarqueur. En effet, comme le remarque IFLScience!, l’ancienne sonde spatiale Rosetta de l’Agence spatiale européenne (ESA) a déjà détecté du phosphore et de la glycine à la surface de la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko, alias Tchouri. Il se pourrait donc que la glycine n’existe pas seulement pour composer les protéines du vivant. De la même manière, la fameuse phosphine, synthétisée sur Terre seulement par des bactéries extrémophiles ou l’activité industrielle humaine, a aussi été détectée dans des contextes “invivables” comme Jupiter et Saturne. Cette découverte de glycine sur Vénus marque néanmoins la première fois qu’un acide aminé a été identifié dans l’atmosphère d’une planète. En effet, comme la phosphine, la glycine serait absente des pôles mais siègerait à de plus hautes altitudes que la phosphine, parmi les nuages hyper acides de Vénus. De plus amples observations, surtout de plus près, seront nécessaires pour conclure sur l’origine et la nature de ces deux molécules sur Vénus.
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