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Ce trou noir a transformé une étoile en spaghetti cosmique

À 215 millions d’années-lumière, un trou noir supermassif a aspiré une étoile et en a fait une spaghetti en chemin. C’est la première fois que ce phénomène, appelé événement de rupture par effet de marrée, a été observé d’aussi près par des astronomes.

Vue d’artiste du phénomène de “spaghettification” d’une étoile par un trou noir, avec les gigantesques projections de débris cosmiques en résultant (Crédits : ESO).

Lorsqu’une étoile, gravitant autour d’un trou noir supermassif, s’en approche trop près, elle finit par devenir une spaghetti cosmique. Une fois qu’elle rentre en contact avec le rayon du trou noir, ou “l’horizon des événements” comme le surnomment les astronomes, elle est déformée à mesure que sa matière est aspirée ou rejetée avant qu’elle soit finalement dévorée entièrement par les forces gravitationnelles. Les débris de l’étoile sont soit propulsés dans l’espace, soit progressivement aspirée dans le disque d’accrétion du monstre cosmique. Ce phénomène de “spaghettificaton” prend en réalité le nom d’événement de rupture par effet de marrée (ou “tidal rupture event“, TDE, dans la langue de Shakespeare) . Des astronomes britanniques et américains sont parvenus à observer “le TDE le plus proche découvert à ce jour.” Ils détaillent leurs observations dans une étude publiée aujourd’hui dans la revue Monthly Notices of the Royal Astronomical Society.

Les chercheurs ont repéré ce fameux TDE, désigné officiellement AT2019qiz, l’an dernier au moment le plus propice. L’étoile engloutie par le trou noir terminait sa transformation en spaghetti et les débris émis n’étaient ainsi plus aussi denses qu’au départ. Ces derniers n’ont donc pas caché l’événement en lui-même, au niveau du trou noir, et les astronomes ont pu l’observer. Ils ont néanmoins fait appel à la plus grande variété d’instruments d’observation spatiale possible : optique, rayons X, rayons ultra-violets ou encore radio-spectroscopie. Pour cela, ils se sont servis aussi bien des Very Large Telescope et du New Technology Telescope de l’Observatoire européen austral (ESO) que de l’Observatoire MMT de l’université d’Harvard et du Smithsonian Museum. “Parce que nous avons pu l’observer au bon moment, nous avons été capable d’observer le nuage de poussière et de débris être rejeté par le trou noir à une vitesse allant jusqu’à 10 000 kilomètres par seconde, explique dans un communiqué relayé par Gizmodo, Kate Alexander, l’une des co-auteurs de l’étude. Cela nous a permis d’étudier les coulisses de ce phénomène en temps réel.” Situé à 66 Mégaparsecs (ou 215 millions d’années-lumière) de notre système solaire, le trou noir supermassif – d’un million de masses solaires – responsable d’AT2019qiz siège au centre d’une paire de galaxies en spirale dans la constellation Éridan, appelée 2MASX J00482185−2507365. Sa victime “spaghettifiée”, désormais détruite, faisait la même taille que notre Soleil.

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