Passer au contenu

[Exclusif] On a partagé notre amour des dinosaures avec le Game Director du jeu “Jurassic World Evolution”

Le 3 novembre, les propriétaires d’une Nintendo Switch pourront se prendre pour John Hammond avec “Jurassic World Evolution – Complete Edition.” Le Journal du Geek a eu l’occasion de discuter avec son Game Director chez Frontier, Richard Newbold.

Crédits : Frontier Developments / Universal.

Le 3 novembre prochain, Jurassic World Evolution trouvera son chemin sur Nintendo Switch. Le jeu, développé par Frontier Developments et édité en collaboration d’Universal en juin 2018, sera disponible pour la première fois sur une console hybride portable. A cette occasion, le Journal du Geek a eu l’opportunité exclusive de s’entretenir avec Richard Newbold, anciennement “executive producer” et désormais “game director”, sur le jeu de gestion de parc à dinosaures chez Frontier.

JDG : Quelles seront les différences entre la version originale du jeu et son nouveau portage sur Nintendo Switch ?

Richard Newbold : Pour commencer, rappelons que la version de Jurassic World Evolution qui sortira le mois prochain sur Nintendo Switch est la “Complete Edition.” Elle contient tous les DLCs et toutes les extensions déployés sur le jeu d’origine depuis sa sortie en juin 2018. Autrement dit, les joueurs sur Nintendo Switch auront directement accès aux campagnes additionnelles du “Sanctuaire de Claire”, “les Secrets de Dr. Wu” et “Retour à Jurassic Park.” Elle se dote aussi des dinosaures supplémentaires de la version Deluxe ou encore du “Pack Carnivores”, ainsi que de toutes les mises à jour et éléments de décor. Les joueurs pourront notamment observer leurs dinosaures dormir !

La seule grande différence de la version Nintendo Switch est ce que nous avons appelé une “species limit” (ou “limite d’espèces”). Compte tenu des quelques limites technologiques de la Switch en comparaison des capacités de la PS4 ou de la Xbox One, le joueur ne pourra pas cloner, incuber puis gérer plus de 100 dinosaures en même temps par parc. Mais c’est déjà un gros lot de dinosaures et c’est bien assez quand il faut gérer des carnivores énervés sortis de de leurs enclos à cause d’une tempête – comme ces vilains Vélociraptors.

Selon vous, en quoi l’expérience vidéoludique sur Nintendo Switch se différenciera-t-elle de celle sur PC, par exemple ?

L’avantage de la Switch est de pouvoir jouer plus casuellement et de ne pas seulement s‘astreindre à de longues sessions de jeux assises. Même si le mois de mars dure depuis déjà très longtemps (rires), il sera un jour possible de continuer à gérer son parc et à remettre les raptors dans leurs enclos, dans le bus ou dans le métro en allant au travail. Le stress qu’apporte la direction d’un parc plein de dinosaures ne sera définitivement pas le même.

Quels sont vos conseils pour les joueurs qui découvriraient Jurassic World Evolution sur Nintendo Switch ?

Je leur conseillerais de s’engouffrer d’abord dans la première campagne solo et dans sa narration, afin de suivre, évidemment, le tutoriel. C’est une bonne manière d’appréhender les mécaniques principales. Cela étant dit, pour ceux qui souhaiteraient se mettre au défi directement, je les invite à essayer le Mode Challenge. Il permet d’offrir une expérience toujours différente et renouvelée mais aussi de sortir de sa zone de confort.

Pour bien commencer une partie en Mode Challenge, je leur conseille de cloner le plus rapidement un dilophosaurus (en fonction des sites de fouilles accessibles, qui permettent d’obtenir l’ADN de dinosaure nécessaire au clonage). Il a toujours été l’un des moyens les plus efficaces pour atteindre les premières étoiles, sur lesquelles se base le score final du Mode Challenge. Autrement, j’aime bien organiser mes enclos autour d’un même centre d’incubation avec de multiples portes pour faire la circulation. Et surtout, n’oubliez pas d’améliorer et de rajouter plusieurs couches de grillage électrifié pour empêcher vos méchants raptors de s’échapper à la première occasion !

La Complete Edition contient donc l’extension Retour à Jurassic Park, sorti en décembre 2019, soit un an et demi après le jeu d’origine. Aviez-vous toujours prévu de vous attaquer au premier film de la saga, depuis le départ ? Ou est-ce l’attente et les multiples requêtes des fans qui vous ont poussé à la développer ?

L’idée de Jurassic World Evolution, au départ, était vraiment de prolonger l’expérience filmique et d’aller plus en profondeur sur les éléments science-fictionnels de la licence, comme avec le personnage du Docteur Henry Wu (joué au cinéma et doublé en version originale dans le jeu par B.D. Wong. Nous avons d’abord relevé un premier défi d’imaginer, dans la campagne du Sanctuaire de Claire, une issue alternative à Jurassic World : Fallen Kingdom. L’évolution du personnage de Claire Dearing (Bryce Dallas-Howard), du premier au deuxième Jurassic World, nous a inspiré cette narration légèrement différente.

Puis, cela nous a permis d’attaquer l’idée de revenir au premier film et de permettre au joueur d’incarner, à sa guise, sa propre version de John Hammond (incarné par Richard Attenborough et doublé, dans le jeu, par Alexander Mackenzie Gray) plutôt que Simon Masrani (Ifran Khan). Une fois le projet lancé, chez Frontier, nous voulions vraiment réunir le casting d’origine et les faire revenir sur Isla Nublar juste après les premiers événements du film de 1993 afin de réparer et remettre de l’ordre dans le parc. J’admets qu’on avait toujours eu vraiment envie de pouvoir donner aux joueurs la possibilité de construire la grande porte culte et les balades typiques en jeep.

Avant la sortie de Jurassic World Evolution en juin 2018, le seul jeu de gestion officiel de la licence restait Jurassic Park : Operation Genesis de 2003. Lors du développement du jeu chez Frontier, vous en êtes-vous inspiré ?

Plusieurs membres de notre équipe connaissaient évidemment JPOG et en étaient fans. Donc, je pense qu’inconsciemment, cela a peut-être joué sur le développement de Jurassic World Evolution. Mais notre intention était de créer un jeu plus ou moins de zéro. Frontier possède une grande expérience en matière de jeu de gestion de parc à thèmes, que ce soit avec Planet Coaster ou Planet Zoo, et nous voulions en profiter avant tout. Certes, Planet Coaster et Planet Zoo sont vraiment pensés pour les joueurs PC les plus créatifs, tandis que Jurassic World Evolution favorise l’ergonomie et le sentiment d’immersion. D’ailleurs, c’est une équipe complètement différente qui a ensuite développé Planet Zoo et Jurassic World Evolution ne l’a donc que très peu inspiré, malgré quelques échanges par-ci- par-là.

Jurassic World Evolution n’est cependant pas un jeu de gestion comme les autres puisqu’il fait intervenir de magnifiques dinosaures. Quel a été votre plus gros défi les concernant ?

Le ptéranodon, qui figure dans le jeu à travers l’extension “Retour à Jurassic Park”, était un vrai défi pour nos équipes de développement mais aussi de design. Il constituait notre premier dinosaure – ou plutôt reptile volant, pour les puristes (rires) – non astreint à la terre que nous proposions. Néanmoins, nous voulions vraiment l’implémenter dans le jeu en une sorte d’hommage au premier livre dans lequel il figure – contrairement au film.

En outre, ajouter certains animations – comme celles du sommeil des dinosaures – a été tout aussi ardus. Il faut dire qu’en l’occurrence, nous n’avions accès à aucune référence, même pas dans les films. Nous avons dû nous baser sur ce qu’on peut voir dans la nature chez d’autres animaux et effectuer beaucoup de recherches. Fort heureusement, notre directeur artistique est un grand amoureux des dinosaures et a toujours mis un point d’honneur à maintenir l’équilibre entre ce qui est scientifiquement correct et ce qui respecte les designs originaux de Stan Winston puis ceux des équipes d’effets spéciaux des films Jurassic World.

Et le meilleur pour la fin : quel est votre dinosaure favori dans le jeu ?

Mon choix pourrait peut-être paraître ennuyeux (rires) mais j’ai toujours eu un attachement particulier pour le tricératops, en particulier dans son modèle du film de 1993. Dans Jurassic Park, même si ce n’était qu’un animatronique, il était le premier à sembler véritablement en vie : il respirait bruyamment et était même malade. Pour moi, il n’était pas juste un jouet ou un terrifiant T. rex. J’ai aussi beaucoup aimé redonner la possibilité de former le Raptor Squad de Jurassic World dans le jeu. J’aimais beaucoup cette idée du film bien qu’elle ait été abandonné, a priori, dans le second (rires).


Jurassic World Evolution – Complete Edition sera disponible en version téléchargeable sur Nintendo Switch le 3 novembre pour 59,99 euros.

[amazon box=”B07FDVGW38″]

🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.

Mode