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Des astronomes découvrent un trou noir supermassif au centre d’un amas de galaxies

Ce géant cosmique, presque aussi vieux que l’Univers, se sert des galaxies en orbite autour de lui comme du carburant. D’un milliard de masses solaires, il a été découvert par des astronomes de l’Observatoire européen austral au Chili.

Crédits : 12019 / Pixabay.

Les astronomes le qualifient déjà comme étant un “des objets astronomiques les plus difficiles à comprendre.” Il se nomme SDSS J1030+0524 et est un trou noir supermassif d’environ un milliard de masses solaires. À titre de comparaison, Sagittarius A* – le trou noir au sein du bulbe galactique de la Voie lactée, le centre de notre galaxie – est estimé à quatre millions de masses solaires. Le monstre cosmique gargantuesque découvert aujourd’hui existait en réalité il y a plusieurs milliards d’années, compte-tenu de sa distance extrêmement lointaine avec notre Terre. Les chercheurs pensent qu’il était déjà formé quand l’Univers n’avait même pas atteint son premier milliard d’années d’existence. Ils décrivent leur trouvaille dans un article publié dans la revue Astronomy & Astrophysics.

Les astronomes ont identifié ce trou noir de la nuit des temps après la découverte d’au moins six galaxies en orbite autour de lui. L’instrument MUSE, positionné sur le Very Large Telescope de l’Observatoire européen austral au Chili, a effectué ce qu’ils appellent une observation du “décalage vers le rouge” (ou redshift). Cette dernière consiste à déduire l’éloignement d’un astre cosmique – du fait de l’expansion constante de l’Univers – par rapport au référentiel terrestre, en fonction de la coloration de sa lumière émise vers le rouge, et donc de son éloignement progressif du spectre des longueurs d’onde du visible. Autrement dit, plus une étoile (ou un groupe d’étoiles – une galaxie) devient imperceptiblement plus rouge, moins elle devient visible, plus elle doit être loin dans l’Univers. “C’est la première fois qu’un tel groupe de galaxies a été découvert si tôt après le Big Bang”, déclare un porte-parole de l’Observatoire sur Twitter ci-dessus.

Le dévoreur de galaxies

L’amas de galaxies découvert – de 300 fois la taille de la Voie lactée – s’étire autour du trou noir comme les filaments d’une toile d’araignée, dont ce dernier serait le centre (voir vue d’artiste ci-dessous). D’après Françoise Combes, chercheuse au LERMA (Laboratoire d’Études du Rayonnement et de la Matière en Astrophysique et Atmosphères) de l’Observatoire de Paris-PSL, et ses collègues, il se serait logé au centre d’une première galaxie, la plus dense en gaz et matière, qu’il a fini par “dévorer” avant de commencer à aspirer les autres galaxies aux alentours. Cet environnement, peuplé de galaxies proches les unes des autres (contrairement à la “campagne” dans laquelle existe la Voie lactée), lui aurait permis d’obtenir le “carburant” nécessaire à sa transformation en un géant cosmique en accéléré. “Le fait d’en trouver un aussi tôt dans l’histoire de l’Univers montre que (les trous noirs supermassifs) ont évolué beaucoup plus rapidement (qu’on ne le pensait)”, souligne à l’AFP (via Sciences et Avenir) la médaillée d’or 2020 du CNRS. En somme, il ne suffirait pas de plusieurs milliards d’années pour devenir un trou noir supermassif aussi pantagruélique : un bon environnement cosmique et seulement 900 millions d’années feraient l’affaire.

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