Le New York Times qualifie l’affaire de “scandale le plus sinistre dans l’histoire de la Silicon Valley”, après le témoignage d’une des six accusées dans les pages du journal américain. En juin dernier, le ministère de la Justice des États-Unis ouvre une enquête contre six employés du groupe eBay, tous appartenant au pôle dédié à la sécurité de l’entreprise. Ces derniers sont en effet accusés d’avoir commandité et mis en œuvre le harcèlement de plusieurs victimes présumées, Ina et David Steiner, un couple propriétaire du site de conseil en e-commerce eCommerceBytes, et un internaute connu sur Twitter sous le nom de Fidomaster.
Après un premier passage à l’acte en ligne, par le biais de harcèlement et de menaces, les six anciens employés de l’entreprise seraient allés encore plus loin, en faisant suivre leurs victimes grâce à un GPS placé sur leur voiture, en organisant des soirées échangistes à leur domicile, et en leur envoyant de nombreux colis piégés, contenant notamment des masques de porcs ensanglantés, des araignées vivantes ou des livres faisant office de menaces à peine voilées (notamment un essai intitulé Carnets de deuil : Survivre à la perte d’un conjoint). Des pizzas auraient également été livrées au domicile des victimes de manière incessante, et à toute heure du jour et de la nuit. Des méthodes “obscures” et “grotesques”, a déclaré le procureur de Boston, mais surtout “un effort déterminé et systématique de la part des cadres supérieurs d’une grande entreprise pour détruire la vie d’un couple. Tout cela parce qu’ils ont publié du contenu que les dirigeants de l’entreprise n’aimaient pas”.
Sur leur site dédié au e-commerce, Ina et Davd Steiner avaient en effet évoqué la rémunération du CEO d’eBay Devin Wening. De son côté, Fidomaster avait ouvertement critiqué les conditions de vente de la plateforme, la jugeant injuste pour les vendeurs. Convaincus qu’un complot contre leur entreprise se tramait, et malgré le peu de résonances des propos des victimes sur les réseaux sociaux, le groupe d’employés a ainsi multiplié les faux profils sur les réseaux sociaux pour faire admettre à leurs cibles “des hypothèses stupides émises par eBay sur un complot qui n’existait pas” rapporte le New York Times. Si les faits remontent au mois d’avril 2019, l’enquête est toujours ouverte explique le journal, qui accuse la section Sécurité d’eBay d’avoir tenté de camoufler l’affaire en faisant obstruction à l’enquête.
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J’aimerais bien voir les commentaires qui ont déclenché un tel torrent de connerie humaine…
Quand on voit la violence d’ebay par rapport à ses vendeurs traités comme du bétail et des esclaves on comprend mieux la fond sans avoir la forme