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La NASA publie son devis pour envoyer ses astronautes sur la Lune

L’Agence aérospatiale américaine a délivré son devis au gouvernement américain, afin de financer le retour de l’être humain sur la Lune d’ici 2024. Ses plans pourraient néanmoins être chamboulés par l’issue de l’élection présidentielle américaine.

Crédits : Nicolas Thomas / Unsplash.

Si les étoiles n’ont pas de prix, les conquérir en a un. L’Agence aérospatiale américaine (NASA) a publié hier un devis complet qu’elle a transmis au gouvernement américain en vue de financer son programme Artemis dans les années à venir. Elle demande ainsi 28 milliards de dollars sur cinq ans (de 2021 à 2025), notamment, pour permettre d’envoyer des astronautes sur la Lune pour la première fois depuis 1972. Ce total est supérieur aux 25,2 milliards que le Congrès américain (qui rassemble le Sénat et la Chambre des représentants) était prêt à lui accorder en février dernier. Le budget demandé par la NASA se répartirait, entre autres, ainsi :

  • 16 milliards $ pour concevoir le système d’atterrissage des astronautes (ou Human Landing System), aussi appelé alunisseur ;
  • 7,6 milliards $ pour construire la navette Orion et la future fusée Space Launch System (SLS) ;
  • 1 milliard $ pour développer de nouvelles “technologies d’exploration lunaire” ;
  • 518 millions $ pour fabriquer les nouvelles combinaisons spatiales.

Le sort de la NASA décidé par les élections présidentielles ?

Selon Gizmodo, le budget Human Landing System est le plus susceptible d’être revu à la baisse. En juillet dernier, le Congrès américain ne lui aurait déjà accordé que 600 millions de dollars pour 2021 uniquement contre les 3,2 milliards de dollars demandés par la NASA. Jim Bridenstine, l’administrateur en chef de l’Agence, se veut néanmoins rassurant et promet d’obtenir une telle enveloppe avant les fêtes de Noël, afin de maintenir le cap fixé à 2024 pour la tant attendue mission Artemis III. Cependant, l’issue des prochaines élections présidentielles américaines pourrait chambouler le tout. Une défaite de l’actuel président Donald Trump, à l’origine de la date limite de 2024, repousserait certainement ce lancement à 2028 (date d’origine), afin de justifier un rétrécissement du budget accordé à la NASA.

Jeff Bezos vs Elon Musk

En attendant le mois de novembre, et si tout va bien pour elle par la suite, la NASA en a profité pour donner plus de détails sur sa marche à suivre une fois son enveloppe en poche. La première mission du programme Artemis, sobrement intitulée Artemis I, sera effectuée en novembre 2021. Il s’agira de tester la fusée SLS – probablement l’imposante Starship conçue par SpaceX – en vol non-habité. Artemis II, repoussée en 2023, enverra des astronautes en orbite lunaire pour un pilotage d’essai de la nouvelle navette Orion. Concernant la mission Artemis III de 2024, la NASA a dévoilé qu’elle prévoyait d’envoyer seulement deux astronautes sur la Lune – un homme et une femme – qui n’y séjourneront que sept jours. Ils seront équipés des nouvelles combinaisons xEMU (pour “Exploration Extravehicular Mobility Unit” ou “tenue d’exploration mobile extravéhiculaire), censées être plus flexibles que les combinaisons Apollo et mieux adaptées à une diversité de formes. Les deux astronautes seront déposés dans le pôle sud de notre satellite naturel (et non dans la région équatoriale comme lors des missions Apollo) pour y prélever des échantillons d’eau gelée.

Le constructeur de leur alunisseur n’est pas encore déterminé et fera donc l’objet d’une vraie bataille entrepreneuriale. Les trois candidats en lice actuellement sont SpaceX, la société aérospatiale d’Elon Musk déjà à l’origine de la navette Crew Dragon, Dynetics et surtout Blue Origin de Jeff Bezos. Pour rappel, en mai 2019, le patron d’Amazon avait présenté en grande pompe le premier prototype de Blue Moon, son alunisseur conçu en collaboration avec Lockheed Martin, Northrop Grumman et Draper.

Un portail vers Mars

Vue d’artiste de la future station spatiale lunaire, Gateway (Crédits : NASA).

En parallèle de la mission Artemis III, la NASA compte toujours mettre en orbite sa première station spatiale lunaire, prénommée Gateway. Si elle obtient le budget qu’elle désire, l’Agence affirme être capable d’installer les deux modules principaux – l’élément d’énergie et de propulsion (PPE) et l’avant-poste logistique habitable (HALO) – grâce à un unique lancement en 2023. La mise en place de la station Gateway servira de prélude à l’après-Artemis III. D’une part, ce dernier se traduira par “l’installation d’une infrastructure essentielle à la surface de la Lune” : à savoir, le déploiement d’une première flotte de rovers robotiques, la construction d’une plateforme mobile lunaire avec des cabines pressurisées pour accueillir les astronautes ainsi qu’un “habitat lunaire fixe” dont l’énergie nécessaire à son alimentation pourrait être produite par la conversion de la glace lunaire en carburant oxygéné. Sorte de relais avec l’infrastructure de surface, Gateway servirait aussi de simulateur et de tremplin pour les futures missions martiennes. Comme elle le souligne dans son rapport, la NASA compte réaliser plusieurs vols habités en direction de Mars dans les années 2030. La première serait pour l’instant fixée à 2033.

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8 commentaires
  1. “Il s’agira de tester la fusée SLS – probablement l’imposante Starship conçue par SpaceX”
    mais qu’est-ce que vous racontez ??
    le SLS et starship n’ont rien a voir
    starship, le mirage muskien, n’a aucune place dans le programme artemis.
    Il faut vraiment ne rien y connaitre pour écrire ça…

  2. bonjour,

    sans vouloir entamer une quelconque polémique, il est vrai que cette phrase de l’article est archi fausse.. mais Starship et son Booster “SuperHeavy” sont loin d’être des mirages Muskiens. moins d’un an après le succés du P.O.C. “StarHopper” 2 prototypes (SN5 & SN6) ont déjà remplis leur mission de démonstration (décoller à 150m , translater, atterrir sans être détruit) le seul véritable “échec” étant SN4 qui a souffert d’une défaillance du quick disconnect system entraînant la seule explosion inattendue.
    les funestes destins de MK1 et SN1 ne sont que la logique d’itération rapide conduisant à l’amélioration des séries suivantes (test de méthodes de soudures et d’alliages) et SN3 est victime d’une erreur humaine lors de son test cryogénique. SN2 SN7 et SN7.1 étaient des réservoirs destinés à subir des tests de pression maximale.
    en comparaison, le SLS accumule les année de retard et les surcouts.. et j’ai peu d’espoir de le voir aboutir. c’est probablement là l’origine de la confusion de l’auteur.

  3. D’après ce que j’ai pu voir, si tu prend en compte l’inflation depuis, en 2019 la mission de 69 aurait couté 153milliards de dollars. Donc finalement c’est pas si mal maintenant.

    Il me semble d’ailleurs que c’était l’une des raisons pour laquelle il n’y avait pas eu d’autres voyages sur la Lune, le montant étant tellement énorme.

  4. Les hommes sont retournés sur la Lune après 1969 (Apollo 12 à 17, hormis le 13 qui a crashé, en sus d’Apollo 11). Par contre oui, le coût “astronomique” (😋 ) et le faible revient a très certainement joué dans l’arrêt du programme.

  5. L’addition des montants est basé sur les 25.2 milliards et non pas les 28 milliards.
    Si le congrès décide de baisser a 600 millions l’alunisseur alors qu’il doit coûter 16 milliards a la baisse il taille en gros gros gros le budget.
    Faut peut-être revoir les montants de l’article non ?

  6. 153milliards en 69 en tenant compte de l’inflation mais il faut se dire qu’ils partaient de zéro ou quasi zéro. j’ai du mal à me dire qu’aujourd’hui nous n’avons pas la technologie nécessaire dans les placards pour envoyer un équipage sur la lune… les devis sont exorbitant et tout le monde se sucre au passage alors que la technologies de base qui permet le voyage sur la lune date d’il y a 50 ans…. à l’époque une bonne partie des calcules étaient fait à la mains les plans étaient tracés sur papier…

Les commentaires sont fermés.

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