“L’Europe et les États-Unis vont pouvoir tester une bonne fois pour toute une technique de déviation d’astéroïdes”, a déclaré Ian Carenelli, directeur de la mission HERA de l’Agence spatiale européenne (ESA) lors d’une conférence de presse relayée par Sciences Et Avenir. “De tous les phénomènes naturels, l’impact d’astéroïdes est le seul qu’on peut prévoir et qu’on peut éviter.” Le programme a en effet signé son premier contrat industriel de conception de ses technologies. Celle-ci a été accordée à OHB System, entreprise allemande spécialisée dans les satellites et le domaine de l’espace. Le contrat signée avec l’ESA s’élève à 130 millions d’euros pour la fabrication et la gestion des tests du programme HERA, pour un budget total de 300 millions d’euros déjà alloué par l’ESA. Le partenariat entre l’institution européenne et cette société privée aura sans doute pour objectif de démocratiser la technique de déviation d’astéroïdes mise au point par les chercheurs et ingénieurs de l’ESA.
L’Agence spatiale européenne a présenté pour la première fois la mission HERA en décembre dernier. L’astrophysicien et le guitariste du groupe Queen, Brian May, était même de la partie. Le programme anti-astéroïde, le premier du genre, prendra d’abord forme avec l’envoi du véhicule spatial DART en juillet 2021. Celui-ci ira s’écraser sur Dimorphos (surnommée Didymoon), la lune de Didymos, un satellite de la planète Mars. Si cette première mission est un succès, la sonde HERA sera envoyée à la suite depuis la base de lancement de Kourou, en Guyane, en 2024. Elle aura pour but d’observer le résultat de l’impact de DART. Elle devrait notamment pouvoir investiguer les entrailles éclatées de Dimorphos. L’ESA pourra ainsi en savoir plus sur la composition minérale des astéroïdes et ainsi améliorer ses méthodes de déviation et d’interception d’astéroïdes “potentiellement dangereux” pour l’humanité. “Pour l’instant, il n’y a aucune menace identifiée sur le risque d’astéroïde, mais on sait que sur le long terme, ça se produira : il vaut donc mieux être prêt avant d’en avoir besoin”, a souligné Patrick Michel, responsable scientifique de la mission HERA.
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