L’Association américaine de défense de la liberté d’expression, PEN America, publie aujourd’hui un rapport sur l’influence des censeurs chinois à Hollywood. “Les histoires façonnent la façon dont les gens pensent, et les histoires racontées par Hollywood en atteignent des milliards. PEN America a cherché à comprendre comment l’un des régimes les plus censurés au monde étend son influence sur le lieu mondial du cinéma ici aux États-Unis, façonnant ce qui est peut-être le médium artistique et culturel le plus influent au monde.” Selon l’organisme, l’industrie cinématographique américaine n’hésiterait pas à retirer certaines séquences, potentiellement problématiques, pour contenter Pékin. Par exemple, dans la bande-annonce de Top Gun : Maverick, un drapeau de Taïwan a été effacé du blouson porté par Tom Cruise. Cette autocensure s’applique aussi aux films Marvel comme pour Doctor Strange. À sa sortie en 2016, le film était accusé de “WhiteWashing” pour avoir choisi Tilda Swinton pour incarner l’Ancien. Le personnage dans les comics est un moine tibétain, mais Disney a dû revoir ses plans pour contenter les censeurs chinois et ne pas se passer du marché très lucratif que représente le pays. Pour rappel, Avengers : Endgame était devenu le plus gros succès pour un film étranger dans le pays. Lors d’une interview, le scénariste C. Robert Cargill aurait déclaré : “si vous reconnaissez que le Tibet est un endroit et que [le personnage est] tibétain, vous risquez de perdre un milliard de personnes, qui pensent que ce sont des ‘conneries’, et que le gouvernement chinois se dise : ‘Hé, vous connaissez l’un des films les plus regardés dans les autres pays du monde ? Nous n’allons pas montrer votre film parce que vous avez décidé de faire de la politique’.” PEN America déplore largement le fait que les acteurs du secteur hollywoodien “internalisent volontairement ces restrictions, sans qu’on leur demande.”
Yesterday, PEN America released a report "calling out the American film industry for self-censorship," detailing the ways China’s power has influenced storytelling in Hollywood. Read the full report at https://t.co/bjzv3poe91. https://t.co/LzE4Lne1R2
— PEN America (@PENamerica) August 6, 2020
Le fantastique n’obtient pas les faveurs de la Chine
Le film de genre n’aurait pas vraiment la cote à Pékin. Selon PEN America, les histoires de fantômes ne seraient pas non plus du goût des censeurs. En 2008, l’Administration d’État de la presse, des publications, de la radio, du cinéma et de la télévision de Pékin a publié des directives de restriction de contenu pour les films dépeignant “ la terreur, les fantômes et le surnaturel.” Un scénariste américain explique “qu’à Hollywood, vous ne pourriez pas refaire un film comme Ghost avec Demi Moore (aujourd’hui)”. Selon PEN America, cette décision s’explique par la représentation des fantômes dans la littérature et les légendes chinoises. Ils sont souvent une métaphore des fonctionnaires corrompus. On apprend aussi que parfois, Pékin est forcé de se plier aux désirs du public. La saga Harry Potter, qui utilise largement les thématiques fantastiques et les fantômes, avait par exemple été diffusée en Chine.
[amazon box=”B07PZBFDLD”]
🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.
Les jeux vidéos font pareil… on le sait depuis longtemps.
C’est pas vrai, hollywood adapte ses films pour faire le plus d’entrées possible ??? Une honte ! Moi qui croyait que les producteurs americains (et tous les autres d’ailleurs) étaient de vrais philanthropes…
Toujours mieux que ce soit dans un but purement lucratif plutôt qu’idéologique pour se conformer à des mœurs arriérés , comme on le constate de plus en plus avec l’interdiction de certains films ou leur charcutage en bonne et due forme .
C’est pas une raison pour aller se prostituer auprès de cette dictature….