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Le “cloud gaming” ne fonctionne pas sur iOS … à cause de l’App Store

Microsoft xCloud ou encore Google Stadia ne sont pas accessibles sur iOS, depuis l’App Store d’Apple pour trois raisons : le trop plein de jeux pour une même appli, l’accès à un serveur non-identifié pour “streamer” et, bien sûr, l’argent.

Crédits : Microsoft

Pour Apple, “les applications de cloud gaming ne sont pas appropriées pour l’App Store.” Hier, Microsoft a annoncé que son nouveau service de “cloud gaming”, xCloud, ne sera pas disponible sur iOS à son lancement en septembre. D’après la firme de Redmond, elle a été forcée de prendre cette décision suite à l’impossibilité de déployer l’application mobile correspondante sur les appareils d’Apple. Dans une interview donnée à The Verge, un porte-parole de Microsoft s’insurge du fait que “Apple reste la seule firme à faire barrière au cloud gaming et aux services d’abonnement vidéoludique comme le Xbox Game Pass [par lequel Microsoft donnera accès à xCloud ; ndlr] et à traiter les applications de jeu vidéo différemment les unes des autres, n’hésitant pas à être plus tolérante envers des applis non-vidéoludiques mais comportant du contenu interactif.” Microsoft et son xCloud ne sont pas les seuls à être rejetés par Apple en matière de “cloud gaming.” Google Stadia et GeForce Now de NVIDIA subissent eux aussi le même sort. La raison ? Des consignes bien trop contraignantes à suivre pour intégrer l’App Store d’Apple.

Tolérance zéro pour le “cloud gaming” ?

“Lorsque nos clients se rendent sur notre magasin en ligne, toutes les applications proposées sont soumises à validation face au même lot de consignes mises en place pour les protéger et assurer un terrain d’égalité pour les développeurs, explique la firme de Cupertino à The Verge. Les services vidéoludiques peuvent absolument faire partie de l’App Store tant qu’ils suivent ces mêmes consignes, en soumettant individuellement chaque jeu pour validation.” Autrement dit, des services comme Stadia ou xCloud vont, premièrement, à l’encontre de la règle suivante : une application, un jeu, pas plus. En effet, pour rappel, ces services donnent accès à une bibliothèque entière de jeux, dont certains sont gratuits et d’autres payants. Par ailleurs, ils enfreignent une deuxième règle, relative aux applis d’accès à distance à un autre bureau ou à une autre machine. Selon la section 4.2.7 des consignes de l’App Store, une telle appli ne sera acceptée que si elle donne accès à une machine (console de jeu vidéo ou PC) spécifique possédée par l’utilisateur. Les dispositifs de Google, de Microsoft et de NVIDIA permettent de “streamer” des logiciels vidéoludiques, par le biais du cloud, depuis des serveurs situés dans des data-centers. Des applis comme le Steam Link de Valve ou le PS4 Remote de Sony sont, à l’inverse, acceptées car elles offrent uniquement un accès à une machine personnelle pré-existante sur laquelle ont déjà été achetés et installés des jeux. Les versions iOS de ces applis n’autorisent pas l’achat et le téléchargement d’autres logiciels. De la même manière, le service français Shadow contourne le problème de l’accès car il inclut la location d’un matériel informatique spécifique sur lequel travailler ou jouer. Ces applis ne sont qu’un pont et non un portail multi-vidéoludique, comme Stadia ou xCloud.

Apple, intolérant à la concurrence ?

D’autre part, The Verge soulève un autre désaccord, pécuniaire celui-ci. Selon le média américain, si Google ou Microsoft avaient l’intention d’ajouter une option d’abonnement directement accessible depuis une hypothétique application iOS, cela les obligerait à partager les bénéfices. En effet, Apple s’octroierait 30% des revenus de chaque abonnement passé par le biais d’une application iOS. Évidemment, toutes ces contraintes rajoutent beaucoup d’eau au moulin de la question de l’antitrust. D’autant plus qu’Apple possède sa propre plateforme de “streaming vidéoludique” avec Apple Arcade, qui comporte une liste de jeux pré-validés par la firme. Malgré tout, Microsoft affirme ne pas avoir abandonné les quelques 1,5 milliards de propriétaires d’iPhone et d’iPad et compte bien, un jour, déployer son xCloud même jusque sur les appareils d’Apple.

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