Sur Instagram et Twitter, les photos de femmes en noir et blanc envahissent les rubriques tendances. Depuis quelques jours, près de 8 millions de clichés ont été partagés par des personnalités, mais aussi des anonymes. Reprenant le principe d’une chaîne de mails, ce défi en ligne consiste à poster une photo de soi, d’y apposer un filtre noir et blanc et de l’associer au hashtag #challengeaccepted et #womensupportingwomen. Il faudra ensuite nommer plusieurs autres utilisatrices pour qu’elles perpétuent le mouvement, d’où la viralité du phénomène. Dans le New York Times, un porte-parole d’Instagram explique : “sur ces publications, nous constatons que la plupart des participants publient des messages avec des notes relatives à la force et au soutien de leurs communautés.” Mais voilà, les origines de ce hashtag restent encore obscures et certains dénoncent cette forme “fainéante” de militantisme.
Des origines obscures
Si aucune origine claire du défi n’a été définie, ce serait le discours de l’élue américaine Alexandria Ocasio-Cortez qui aurait lancé le mouvement. Elle avait adressé un message engagé après avoir été insultée par le républicain Ted Yoho. Selon Instagram, le post le plus ancien faisant référence au hashtag a été publié il y a une semaine par la journaliste brésilienne Ana Paula Padrão. Depuis, il a été repris de manière virale, notamment en Turquie. Il y est en effet utilisé pour dénoncer l’augmentation significative des féminicides, alors que le pays envisage de sortir d’une convention internationale contre les violences faites aux femmes. Le New York Times précise en revanche que l’appellation “challenge accepted” est apparue, pour la première fois de manière récurrente sur les réseaux sociaux, en 2016 pour alerter sur le cancer.
Pourquoi cela fait-il débat ?
Comme pour le mouvement #BlackLivesMatter, beaucoup d’internautes dénoncent ce genre de militantisme “fainéant”. Ce phénomène, baptisé slacktivisme, consiste à militer uniquement sur Internet et sur les réseaux sociaux. S’il permet d’offrir de la visibilité à certaines causes, il ne s’accompagne pas toujours d’une action concrète sur le terrain et c’est ce qui dérange certains utilisateurs sur les réseaux sociaux. En 2015, Slate relayait une étude menée par deux chercheuses américaines. Elles se sont intéressées au mouvement Occupy, qui dénonçait les abus du capitalisme financier, en 2011 aux États-Unis. Elles expliquent que “ceux qui n’étaient pas directement impliqués dans les manifestations, ainsi que ceux qui ont juste retweeté un message, ont créé des contenus virtuels à hauteur comparable de ceux des participants”. Publier de tels clichés sur les réseaux sociaux permettrait donc de mettre les problématiques en lumière et aider à la médiatisation de ce mouvement.
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