En 1997, dans Le Cinquième Élément, Luc Besson imaginait un futur où il était possible de poser une caméra-espion sur le dos d’un cafard pour épier une conversation (avant qu’une chaussure ne s’abatte sur l’insecte). Taxis volants en moins, entre autres, ce futur est désormais le présent. Des ingénieurs américains de la Paul G. Allen School de l’université de Washington, à Seattle, sont parvenus à reproduire l’idée saugrenue du réalisateur français avec la conception d’une micro-caméra de 248 milligrammes. Ils détaillent son fonctionnement dans une nouvelle étude publiée dans la revue Science Robotics. Elle est presque aussi petite et aussi performante que la plus petite caméra fabriquée au monde, dévoilée en octobre 2019 par la société OmniVision. Si cette dernière pourra servir à un nouveau genre d’examens médicaux intracorporels, celle de Paul G. Allen School a été pensée pour s’installer sur le dos d’un coléoptère, comme le scarabée bousier. En effet, ses insectes sont suffisamment costauds pour supporter un demi-gramme. La caméra peut filmer des images seulement en noir et blanc, dans une résolution de 160 x 120 pixels (contre 200 x 200 pixels pour la caméra d’OmniVision citée plus haut), à une fréquence de 5 images par seconde. Cela étant dit, cette caméra est orientable à un angle maximal de 60°, afin d’effectuer des panoramas. Sans fil, la micro-caméra est capable de retransmettre ses images (même en pleine nuit !) en direct avec une connexion Bluetooth, dans un rayon de 120 mètres.
Comme l’explique Sciences Et Avenir, les faibles compétences technologiques du dispositif lui permettent de ne pas consommer trop d’énergie trop rapidement. Pour fonctionner, la micro-caméra puise son énergie d’une batterie de 10 mAh pesant à peine 0,5 grammes (soit deux fois moins que les plus petites piles sur le marché). Cette dernière lui confère une autonomie estimée entre deux heures, en fonctionnement continuel, et six heures, en “économie d’énergie”. Les chercheurs ont effectivement paramétrer le dispositif pour que, dans ce mode économique, il ne s’active seulement lorsque l’insecte est en mouvement. Il a suffi de connecter le tout à un accéléromètre miniature – et le tour est joué ! Pour ne pas sur-exploiter les coléoptères, les ingénieurs ont même pensé à fabriquer un robot minuscule sur lequel installer la micro-caméra. De seulement deux centimètres de long, il se déplace à une vitesse de 3,5 cm par seconde et peut fonctionner pendant près de quatre heures d’affilée. Pour finir, les chercheurs rassurent : leur technologie “open-source” n’est pas destinée à l’armée américaine mais à l’observation scientifique.
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