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Teams : Slack porte plainte contre Microsoft à Bruxelles

Slack Technologies, l’entreprise à l’origine du logiciel de travail collaboratif, a assigné Microsoft en justice auprès des instances de l’Union Européenne. Le point de friction : les prétendues pratiques anticoncurrentielles de la firme de Redmond, accusée d’abuser de sa position dominante en intégrant Teams à sa suite Office.

© Tim Van Der Kuip – Unsplash

Les plateformes de communication collaboratives sont devenues incontournables dans le monde de l’entreprise. Chaque jour, des milliers de structures, des petites PME aux plus gros consortiums les utilisent pour communiquer, travailler et échanger des fichiers entre collègues. Forcément, c’est aussi un segment qui pèse beaucoup d’argent et les grands acteurs du secteur défendent âprement leur pré carré. Aujourd’hui, ce sont deux poids-lourds qui en viennent aux mains puisque Slack Technologies a annoncé qu’elle avait adressé une plainte contre Microsoft aux instances juridiques de l’Union Européenne. L’entreprise qui édite le logiciel Slack, l’un des précurseurs de la messagerie collaborative, affirme que la maison-mère de Windows aurait “illégalement lié son produit Teams à sa suite Office Productivity, dominante sur le marché, en forçant son installation pour des millions de personnes, en bloquant son retrait et en cachant le coût réel  aux clients professionnels”.

Qu’elle soit déloyale ou pas, Slack fait directement les frais de la concurrence acharnée de Microsoft : ses 12 millions d’utilisateurs font en effet pâle figure à côté des 75 millions d’internautes qui utilisent Teams. Un chiffre qui a presque doublé en deux mois, suite à la promotion agressive de la firme de Redmond bien aidée par l’intégration de la plateforme à la suite Office. Plutôt qu’une concurrence illégale, ses représentants préfèrent mettre en avant les avantages supposés de leur produit et glisser un petit tacle à la concurrence : “Avec le COVID-19, le marché a adopté Teams dans des proportions record tandis que Slack souffrait de l’absence de fonctionnalité de visioconférence”. Évidement, le son de cloche est différent du côté de Slack : “Nous ne pouvons pas ignorer un comportement illégal qui prive les consommateurs de l’accès aux outils et solutions qu’ils veulent”, insiste Jonathan Prince, Vice-Président de la branche communication de Slack. Il explique que Microsoft tenterait d’étouffer la concurrence sur un marché où il se sentirait menacé : “Slack menace la mainmise de Microsoft sur l’e-mail en entreprise, qui est un des piliers d’Office, ce qui signifie que Slack menace le verrou posé par Microsoft sur les solutions logicielles pour les entreprises”.

Bruxelles va devoir trancher

Suite à cette plainte, les instances européennes vont se saisir du dossier et déterminer si, oui ou non, les faits justifient l’ouverture d’une enquête pour savoir si Microsoft abuse réellement de sa position dominante. Du côté de Slack, la revendication est simple : la firme souhaite que son concurrent soit forcé de vendre Teams comme un produit se suffisant à lui-même, et non pas comme une partie intégrante de la suite Office.

Une affaire qui rappelle immanquablement un autre procès : en 1998, le Department of Justice américain s’était attaqué à Microsoft pour des faits similaires. À l’époque, l’entreprise était accusée de pratiques anticoncurrentielles envers des entreprises comme Netscape, à cause de sa décision d’implanter Internet Explorer directement dans Windows. Il faudra donc patienter pour laisser le temps à l’appareil judiciaire de l’UE de se mettre en marche, mais cette décision sera très attendue car elle pourrait créer un précédent très important. En effet, si Microsoft était déclaré coupable de pratiques anticoncurrentielles, cela pourrait créer un appel d’air qui pourrait amener d’autres acteurs du travail collaboratif sur le marché.

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10 commentaires
  1. Je ne vois pas où est le problème.
    Le logiciel Teams est intégré à la suite Office. Libre à l’acquéreur d’utiliser Teams ou de souscrire à Slack.
    De plus Teams est autrement plus puissant que Slack en terme d’interopérabilité.

  2. Le problème est anti-concurrentiel, terme que peu de monde interprète correctement mais qui peut détruire des entreprises.
    Ici, Microsoft a gratuitement intégré TEAMS à son offre la plus répandue tout en prévenant “Hey regardez ! Vous avez accès à TEAMS gratuitement maintenant ! Utilisez-le !”.
    Ils abusent de la position dominante d’un autre produit pour faire la pub de TEAMS et le répandre au maximum (c’est surtout cette partie qui est anti-concurrentielle).

    C’est le principe très simple de “c’est gratuit grâce à l’argent récupéré par d’autres produits mais plus tard ce sera payant, enfin une fois que tout le monde l’utilisera (un peu comme l’Epic Games Store qui est largement déficitaire et dont l’argent provient massivement de Fortnite, puis plus tard cessera ses promotions/jeux gratuits et/ou codes créateurs une fois arrivé au niveau du concurrent principal Steam).

  3. Est-ce vraiment anti concurrentiel dans le sens ou ce produit est complémentaire à Outlook? De plus si Slack n’intègre pas la video alors ce n’est clairement pas le même usage… Teams c’est quand meme beaucoup de conférence video.

  4. Shaow,
    Non toujours pas d’accord, dans la mesure ou Teams est un logiciel gratuit mais dont l’utilisation est payante en usage professionnel.
    C’est du SAAS !
    De plus comme le dit Ykaa, il y a des fonctionnalités autrement plus poussées.

    Libre aux clients finaux d’activer ou pas le logiciel.

  5. Le fait que ce soit complémentaire à Outlook et possède plus de fonctionnalités n’impacte en rien le potentiel côté anti-concurrentiel.

  6. Et bien tu ne comprends pas le principe de l’anti-concurrence. Je t’invite à te renseigner sur le sujet si tu désires en savoir plus, je ne saurai pas l’expliquer mieux qu’un article entier.

    TEAMS a été intégré aux offres déjà en place sans coût supplémentaire. Offres largement répandue. Donc “payant” oui et non. Sachant que c’est sans coût supplémentaire les entreprises vont se détourner de Slack si elles possèdent déjà une offre Office qui inclue désormais un remplaçant potentiel sans payer plus.

    Et comme j’ai répondu à Ykaa : “Le fait que ce soit complémentaire à Outlook et possède plus de fonctionnalités n’impacte en rien le potentiel côté anti-concurrentiel. “

  7. Le procès pour antitrust qu’entame Slack à l’encontre de Microsoft et sa solution Teams est avant tout un aveu de faiblesse de la part de Slack.

    Par ailleurs, être anti concurrentiel n’est pas le fait de proposer gratuitement un logiciel dans une suite bureautique qui a déjà pignon sur rue. Comme je l’ai dit, le logiciel est compris dans la suite Office : Libre aux consommateurs finaux de l’utiliser ou pas.

    De plus, si je suis ton raisonnement, Midas Norauto ou Feu Vert pourraient tout aussi bien attaquer les acquéreurs d’automobiles de Renault, PSA ou VW puisque ces marques là proposent un service d’entretien. Qui de mieux que Renault pour entretenir une Renault ? comme le dit si bien la pub.
    Pour autant, le client a le choix de souscrire OU PAS auprès de ces marques.

    Maintenant, pour en revenir à ton intervention sur la pratique prétendument anticoncurrentielle de Microsoft vis à vis de Slack, je t’invite à lire les travaux de deux économistes reconnus (les seuls d’ailleurs à avoir écris et démontré mathématiquement l’impact de la mise en place de barrière à l’entrée d’un marché, ce qui n’est clairement pas le cas ici, puisque Slack n’est d’une part pas à la hauteur de ce que propose Teams, et que d’autre part il est tout à fait possible d’utiliser Slack sous environnement Windows) :
    Rasing rivals costs de Steven S A L O P (ca ne s’invente pas) et de David SCHEFMAN

    Dans le cas de Teams, et pour avoir fait partie d’une des premières entreprises de France partenaire de Microsoft à utiliser en phase de test la solution (en 2016), je peux te confirmer que Slack est à des années lumières derrière Teams en terme d’inter-opérabilité (sharepoint par exemple …).

    Au final Slack n’est ni plus ni moins qu’un client de messagerie instantanée à l’image de Facebook messenger.

  8. deja il n existe pas de principe d anticonccurence. Il existe des pratiques anti concurentielles ce qui est différent. Juridiquement, pour que microsoft soit condamné, il faut démontrer qu’il existe une pratique anticonccurentielle, donc qui bloque la concurence, ou pour être precis entrave le libre jeu de la concurence.

    Est ce que le fait d etre dans office bloque la libre concurence ? pour cela il faut que les deux produits soient dans la meme categorie, or il semble que l outil microsoft soit plus evolue que l autre donc si cela impact le cote anti concurentiel, un juge pouvant considere qu’il y a bien un LIBRE choix base sur les fonctionnalités avancées.

    Dans le cas d internet explorer, il n y avait pas d avancées démontrables, et le produit était fourni avec l OS, il y avait donc un biais dans le choix possible.
    Ici le produit est fourni avec un autre produit qu n prend en connaissance de cause, et il a des fonctionnalités différentes.

    donc il est loin d etre avere qu’il y a concurence faussée…

  9. Ayant utilisé les deux outils en parallèle. Je peux vous dire que Slack est loin d’être à la hauteur de Teams. Comme dit plus haut, Slack c’est de la messagerie instantanée (comme irrc), à l’ image des défunts Microsoft messenger, ou Microsoft communicator, Lync, Skype for business (qui à introduit la vidéo je pense). Qui a finalement évolué pour devenir Teams. Un outil qui intègre la communication, l’ agenda, des espaces de stockage/travail collaboratif,… Il devient l’outil par excellence de communication dans les entreprises.
    Si Slack perd du marché, c’est parce qu’il n’est plus à la hauteur.
    Rien n’empêche Slack de s’intégrer avec les suites bureautique de Microsoft.
    Rien n’empêche Slack d’innover et de proposer un outil qui fera concurrence à Teams. En attendant, porter plainte est plus rapide et facile pour tenter de diminuer la concurrence ou simplement faire un gros coup de marketing pour qu’on parle d’eux.
    Mais au final pour ces solutions, c’est les directeurs IT et financier qui choisissent l’outil qui correspond le mieux. Et ces décisions sont prises en fonction des besoins et des moyens financiers. Si on peut avoir mieux pour moins cher, pourquoi se priver?

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