“Rage, rage encore lorsque meurt la lumière !”, récitait inlassablement le film Interstellar de Christopher Nolan entre deux voyages interstellaires. Seulement, ce voyage fictif restait à hauteur humaine. Aujourd’hui, une nouvelle carte en 3D de l’Univers nous offre la possibilité de parcourir réellement ses étoiles et galaxies. Elle est l’aboutissement d’un programme de recherche international appelé eBOSS (pour “Extended Baryon Oscillation Spectroscopic Survey”). A l’aide du SDSS (ou “Sloan Digital Sky Survey”), un télescope spécialisé situé au Nouveau-Mexique, plus d’une centaine d’astronomes du monde entier ont retranscrit les positions de plus de deux millions de galaxies et quasars – des galaxies particulièrement lumineuses, généralement très éloignées du centre de l’Univers – sur une même carte de l’Univers en trois dimensions. Elle est aujourd’hui considérée par les scientifiques comme la carte de l’Univers la plus détaillée jamais réalisée à ce jour. Cette carte eBOSS reste néanmoins incomplète. En effet, du fait de la “zone d’évitement” de la Voie lactée – son bulbe galactique trop éclatant ne nous permet pas d’observer clairement ce qui se situe derrière -, une partie de la carte reste vide. Les chercheurs de l’École polytechnique fédérale de Lausanne, en Suisse, qui y ont contribués nous offrent néanmoins la possibilité de l’explorer dans une vidéo ci-dessous.
Le principal attrait scientifique de cette carte réside dans le fait qu’elle présente des témoignages de l’expansion de l’Univers, que les astrophysiciens cherchent à percer à jour. Les points rouges de la carte, notamment, sont des galaxies dont les astrophysiciens sont sûrs qu’elles se sont éloignées du centre de l’Univers du fait de son expansion. C’est ce qu’ils appellent le décalage vers le rouge : leur lumière tirant vers le rouge du spectre traduit leur éloignement par rapport au référentiel terrestre. Cette carte permet donc une exploration non seulement “géographique” de l’Univers mais aussi temporelle. En recensant à la fois les galaxies les plus éloignées et donc les plus anciennes ainsi que les plus proches du centre, c’est-à-dire les plus jeunes, elle donne la possibilité de prendre du recul sur ses dernières onze milliards d’années (soit environ 80% de son histoire).
[amazon box=”B07CH9NP5P”]
🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.