Non, l’horizon 2100 n’a définitivement rien de reluisant. Parmi les mauvaises nouvelles qui attendent l’humanité d’ici à cette date, des chercheurs américains et canadiens ont planché sur la disparition d’une espèce emblématique de notre planète. Selon leur étude publiée dans Nature Climate Change, la quasi-totalité de toutes les sous-populations d’ours blancs, ou ours polaires (alias Ursus maritimus), aura été décimée par les effets secondaires du réchauffement climatique. Si rien n’est fait pour abaisser le mercure planétaire et qu’il finissait par atteindre 3,3°C au-dessus de la moyenne à la fin du siècle, les plus grands prédateurs du pôle nord seront en proie à l’absence radicale de nourriture. En effet, avec la fonte des glaces, l’habitat des ours polaires – la banquise – sera amené à disparaître en premier. Cet événement ne laissera d’autre choix aux phoques, proies prioritaires des ours blancs, que de trouver refuge ailleurs ou de disparaître eux-mêmes. Les ours polaires finiront ainsi par mourir de faim ou à être abattus avant. En effet, depuis quelques années, certains vont jusqu’à s’exporter dans des zones habitées pour trouver à manger, mettant potentiellement en danger les humains qui y vivent. “Il faudra peut-être envisager d’abattre les derniers ours polaires, plutôt que de les laisser mourir de faim”, avoue l’un des chercheurs, Steven Amstrup, résigné, à l’AFP (reprise par Le Point).
Un habitat en voie de disparition
La mise en garde du directeur scientifique de l’ONG Polar Bears International et ses collègues provient de leurs évaluations des capacités de survie moyenne actuelle de diverses sous-populations d’ours polaires. Les chercheurs ont en effet comparé le nombre de jours consécutifs de fonte des glaces en Arctique, chaque été, au nombre de jours de jeûne dont un ours polaire peut supporter selon les dimensions des individus recensés. Ces animaux, notamment les femelles avec progéniture, sont en effet capables de jeûner très longtemps pour survivre à l’été. Les scientifiques se sont intéressés à des animaux provenant de tout le pôle nord : Groenland, les Îles de la Reine Elisabeth au Canada, l’Alaska, la Sibérie, et même l’archipel du Svalbard. Ils se sont, par exemple, aperçus qu’un ours mâle de la baie de Hudson, 20% en dessous du poids moyen, pouvait survire à 125 jours de jeûne mais l’amplitude actuelle de la fonte des glaces le forcerait à en effectuer 200. De ce fait, les chercheurs sont malheureusement en capacité d’affirmer que “la chute de la reproduction et de la survie va mettre en danger la persistance de presque toutes les sous-populations d’ici 2100.” Pour le moment, l’ours blanc n’est pas classé sur la liste rouge parmi les espèces en danger d’extinction par l’Union internationale de protection de la nature (IUCN). En octobre dernier, la WWF estimait la population mondiale entre 22 000 et 31 000 individus. Si les scientifiques ont vu juste, son statut “vulnérable” pourrait bientôt changer.
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et le droit de tuer un grand nombre d’ours polaire chaque année que s’octroie le canada ? on oublie ?