Méfiez-vous de l’arbre qui cache la forêt. Des milliers de galaxies, alignées sur un “mur gravitationnel” d’1,4 milliards d’années-lumière de long, viennent d’être découvertes juste derrière la Voie lactée. Un groupe d’astrophysiciens français publie aujourd’hui dans The Astrophysical Journal une étude relatant d’une observation littéralement gigantesque. Lors d’une observation de routine du mouvement des astres et des galaxies dans l’univers, dans le cadre de l’étude constante de l’expansion de ce dernier, ils se sont rendus compte de l’existence d’une structure inconnue. Ils l’ont surnommé le “mur du pôle sud”, car elle se situe dans la région sud de l’univers du point de vue de la Terre. Il s’agit de ce que les astronomes qualifient de filament galactique, qui désigne le plus grand type de structure observé dans l’univers : des centaines ou des milliers de galaxies, plus ou moins proches les unes des autres, s’alignent par attraction gravitationnelle pour former comme une sorte de rideau ou de mur. Chaque filament, espacé d’immenses vides de gaz et de poussière, compose la toile cosmique, qui donne sa forme à l’univers. A titre d’exemple, notre galaxie, la Voie lactée, est comprise dans le supercluster ou superamas – un sous-ensemble très dense de galaxies d’un filament – Laniakea (et plus précisément, dans le sous-supercluster ou amas galactique, appelé Groupe local). Ce groupe de galaxies fait lui-même partie d’un filament ou mur galactique nommé Complexe de superamas Poissons-Baleine.
Les étoiles qui cachent les galaxies
Le nouveau filament galactique découvert aujourd’hui ne se situe qu’à environ 500 millions d’années-lumière de notre système solaire. Comment se fait-il que les astronomes ne l’aient pas remarqué plus tôt ? Le Mur du pôle sud serait positionné derrière ce que les astrophysiciens surnomment la “zone d’évitement”. Elle représente les 20% de la voûte céleste qu’il nous est normalement impossible d’observer depuis la Terre, car ils sont occultés par la lumière émise par toutes les étoiles du bulbe galactique de la Voie lactée. En somme, ce serait comme essayer de regarder ce qui se cache derrière l’ampoule allumée d’un lampadaire en la regardant directement en face : son éclat est tel qu’il est impossible de distinguer ce qui peut exister derrière. Ainsi, la découverte du Mur du pôle sud ne résulte pas d’une observation directe mais d’une série de mesures physiques. Les astronomes vérifient régulièrement ce qu’ils appellent le décalage vers le rouge des astres cosmiques, c’est-à-dire leur éloignement par rapport au référentiel terrestre du fait de l’expansion constante de l’univers. Cet éloignement s’aperçoit lorsque la lumière perçue d’une étoile devient imperceptiblement plus rouge, et donc s’éloigne du spectre des longueurs d’onde du visible. Les astronomes ont cette fois eu l’idée d’en faire de même à plus grande échelle, celle des galaxies, pour comprendre à quelle vitesse certaines s’éloignaient des autres. C’est en analysant ces données de distanciation gravitationnelle, en quelque sorte, qu’ils ont découvert qu’un large “filament” insoupçonné liait des milliers de galaxies entre elles.
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Bonjour je suis très content que ce soit notre nation … une grande découverte, un mur géant de galaxies derrière la notre c’est vraiment magnifique. Je suis fière d’être français 🙏 félicitations
Supprimée big bang