Parfois, il faut combattre le mal par le mal, comme dit le dicton. L’ancien Bureau américain de la “connaissance de l’information” (ou IAO), regroupant différentes méthodes anti-terroristes de surveillance de masse, opérait selon la locution latine “scientia potentia est” (ou “le savoir, c’est le pouvoir”). L’Electronic Frontier Foundation (EFF) l’utilise aujourd’hui à son tour pour mettre en lumière tous les dispositifs de surveillance policière actuellement en application aux États-Unis. Depuis sa création en 1990 à San Francisco, cette ONG internationale lutte pour la protection des droits et libertés individuelles sur Internet, mais aussi concernant la sphère numérique au sens large. A l’aide de plusieurs centaines étudiants et bénévoles américains, l’EFF vient de publier l’Atlas de la surveillance. Cette carte interactive recense l’ensemble des dispositifs technologiques de surveillance policière déployés aux États-Unis. Parmi ces dispositifs, on retrouve les drones, les détecteurs automatiques de plaque d’immatriculation, les caméras de reconnaissance faciale et même les centres analytiques de prévision policière (ou “predicting policy“) connus.
“Ce que nous avons découvert est l’existence d’un État de surveillance tentaculaire, où Hawaï exploite la reconnaissance faciale tandis que le Maine se focalise sur la prévision policière, où les policiers portent des caméras portables sur eux en Alaska et où des centres d’analyse criminelle en temps réel opèrent en Floride”, résume Dave Maass, professeur à l’École Reynolds de journalisme de Reno, dans le Nevada, et l’un des chercheurs de l’EFF, dans un communiqué (relayé par Venture Beat). L’Atlas de la surveillance est le résultat d’une compilation de plus de 5 000 affaires policières où l’une des technologies recensées a été mise en œuvre sur ces 18 derniers mois. Cependant, cette “recherche ne révèle seulement que le sommet de l’iceberg mais souligne la nécessité que des journalistes et des citoyens demandent au gouvernement américain plus de transparence en matière de justice criminelle”, déclare l’EFF sur le site de ladite carte interactive.
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