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Coronavirus : l’immunité de groupe est-elle un mirage ?

Une étude parue dans le Lancet suggère une nouvelle fois que l’immunité au SARS-Cov-2 serait de courte durée. Combiné à la prévalence basse de la maladie, cela impliquerait qu’une immunité de groupe serait hors de portée, en tout cas en l’absence de vaccin.

© Angelo Esslinger / whitesession – Pixabay

Dans la course à l’immunité au SARS-Cov-2, la ligne d’arrivée est encore bien loin. En début d’épidémie, beaucoup s’accrochaient à l’espoir que l’immunité développée par les malades suffirait à endiguer la propagation du virus, grâce à un mécanisme baptisé “immunité de groupe”. Le concept est simple : lorsqu’une majeure partie d’une population (75 à 90% selon les différentes sources) développe une immunité à un micro-organisme, elle sert de “bouclier” à la partie de la population non-immunisée. Mais plus les recherches avancent, et plus il semble évident qu’aucune immunité de groupe ne sera atteinte, tout du moins pas en l’absence d’un éventuel vaccin. C’est en tout cas l’hypothèse que vient corroborer une étude espagnole massive parue dans The Lancet, et réalisée sur plus de 60.000 personnes.

D’après les chercheurs à l’origine de l’étude, la prévalence de la maladie ne serait pas suffisante pour espérer cette issue, car l’immunité ne durerait que très rarement plus de quelques semaines. En définitive, cela signifie que seule une très faible partie de la population serait immunisée à un instant t. “Dans cette situation, la distanciation sociale et l’effort pour identifier et isoler les nouveaux cas et leurs contacts sont impératifs pour le contrôle de l’épidémie dans le futur”, explique l’équipe de recherche.

L’article du Lancet précise également que les résultats de cette étude font écho à ceux de même nature réalisés en Chine et aux États-Unis, et renforcent l’idée que les particules virales génèrent au mieux une immunité à relativement court terme, un peu comme le rhume. Cela imposera d’adapter notre future stratégie vaccinale pour provoquer une immunité assez longue et tenace pour être efficace en pratique, car en l’absence d’immunité de groupe d’origine naturelle, une campagne de vaccination de qualité et à grande échelle apparaît comme la seule façon de générer cette immunité de groupe pour endiguer la pandémie. Il faudra donc attendre patiemment l’aboutissement des nombreux essais cliniques en cours, et ne plus se raccrocher à l’espoir d’une immunité de groupe providentielle qui arriverait seule, par les simples mécanismes de transmission.

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4 commentaires
  1. vous avez conscience que le principe de la vaccination, c’est de faire une immunité de groupe? et que donc si on acquière pas d’immunité, il n’y a aucune chance qu’un vaccin marche?

  2. Il y en a une d’immunité elle est juste courte, tout l’enjeu de ce vaccin corona c’est précisément de trouver comment générer une réponse immunitaire durable
    Ca fait qq temps qu’on a compris que l’immunité causée par le virion est pas longue, si ça rendait impossible le vaccin il y aurait pas des tas de labos en train de bosser dessus

  3. “si ça rendait impossible le vaccin il y aurait pas des tas de labos en train de bosser dessus”:ben si justement, car c’est un marché captif comme la grippe; chaque année, il faudra se revacciner contre un covid toujours différent. Du tout bon pour les labos.

    Je vous signale aussi que la mortalité du covid est de l’ordre de 0,6% et ramené à la seule population en bonne santé, c’est environ 10 fois moins (soit 0,06%). Si tout les gens en bonne santé était contaminé, ça ferait au maximum…25 000 morts, encore réduit si on utilisait le-médicament-quil-ne-faut-pas-nommer. Mais bon, je suppose qu’en tant que défenseur jusqu’au-boutiste des vaccins, il n’y a pas d’autres solutions…

  4. On ne parle pas ici de vaccin annuel comme pour la grippe :

    Le vaccin de la grippe n’est valide qu’une année car le virus se modifie rapidement.
    La faible période d’immunité au au covid est lié à la disparition rapide des anticorps, pas aux mutations du virus.

    L’enjeu du vaccin est de trouver comment générer une réponse immunitaire suffisement conséquente pour que les anticorps (ou au moins le nombre de lymphocytes B) soient plus nombreux / durable.

    Le fait de devenir ou non un vaccin saisonnier n’a donc pas grand rapport avec la durée d’immunité dont on parle ici.

    ” Si tout les gens en bonne santé était contaminé, ça ferait au maximum…25 000 morts”
    Bon, au dela du fait que 25k morts c’est énorme, c’est quoi la pertinence de ne parler que des gens en bonne santé ? On a trouvé un moyen de modifier la maladie pour qu’elle ne cible plus les personnes affaiblie ou présentant des facteurs aggravants ? Les personnes agées, les asmathiques, les personnes en sur poids, et nombre d’autres seront très heureux de l’apprendre.

Les commentaires sont fermés.

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