«Excusez-moi il faut que j’aille me masturber !” Voilà le genre de commentaires qu’aurait reçus une salariée d’Ubisoft venue en jupe, peut-on lire dans les colonnes de Libération, qui a mené l’enquête sur les accusations de harcèlement et d’agressions sexuelles qui pèsent contre des cadres de l’éditeur français Ubisoft. Libé a recueilli pas moins d’une vingtaine de témoignages provenant d’employés actuels ou anciens d’Ubisoft, qui dénoncent des pratiques sexistes répétées mais également des faits de harcèlement sexuel et d’agressions sexuelles. Allusions salaces et sexistes, attouchements, baiser forcés… les exemples donnés sont nombreux. Les témoignages accusent plusieurs cadres de la société notamment Tommy François, vice-président de l’équipe éditoriale. Les personnes interrogées accusent également la hiérarchie d’avoir fermé les yeux afin de protéger ses talents, préférant sonder les potentielles recrues sur leur tolérance à“un environnement de blagues viriles, lourdes ou parfois un peu sexistes.”
Tommy François qui a répondu aux accusations par le biais de son avocat, conteste « l’ensemble des faits ». Ce dernier invite les personnes qui se disent victimes à saisir la justice : “de telles plaintes auraient ainsi l’avantage de permettre aux autorités de s’assurer de l’authenticité de ces allégations et de nous permettre d’y répondre et d’en démontrer la fausseté”. Ubisoft a indiqué dans un communiqué avoir « commencé à lancer des enquêtes sur les allégations avec le soutien de consultants externes spécialisés ». Libération cite également un mail interne d’Yves Guillemot, PDG d’Ubisoft, et envoyé à ses quelques 15 000 salariés : « Je suis profondément affecté par ce que je lis et entends depuis quelques jours. Je tiens à exprimer ma profonde solidarité à toutes les personnes qui ont été directement blessées et vous assurer que je suivrai personnellement chacune des situations signalées. Ces agissements sont en contradiction totale avec nos valeurs et avec ce que je souhaite pour Ubisoft. »
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