C’est ce qu’on appelle sauter sur l’occasion. Moins d’un mois après le départ des vélos JUMP de Paris, victimes des retombées de la crise du Covid-19, c’est Bolt qui a décidé d’occuper le terrain. La société estonienne de VTC a en effet décidé d’en profiter pour élargir sa gamme et lancer hier 500 vélos électriques dans la capitale. Un retour remarqué après avoir fui une première fois le marché parisien de la trottinette électrique en 2019. Les raisons invoquées : la concurrence ultra-agressive entre les nombreux acteurs du marché, et les dégradations incessantes des véhicules.
Bolt rejoint donc Vélib’, seul acteur qui propose encore des vélos partagés dans le Grand Paris (19 000 dont un tiers à assistance électrique, d’après le Parisien). Leur offre sera cependant différente dans la mesure où les Vélib’ restent dépendants d’une station fixe. Les vélos verts pomme, eux, s’inscrivent dans la plus pure tradition du free-floating : ils pourront être récupérés et déposés n’importe où, et seront rechargés par des équipes mobiles. Ils sont facturés 1€ à la location et 10 centimes la minute.
Occuper le terrain avant la bataille finale
Si Bolt a décidé de revenir occuper le terrain, c’est parce que les enjeux sont très élevés. Depuis plusieurs années, le marché des deux-roues en libre service a d’abord connu une explosion sans précédent qui a incité de nombreux acteurs à venir s’y implanter. Mais l’El Dorado des nouvelles mobilités que représente Paris s’est rapidement transformé en symbole d’une ubérisation anarchique, avec toutes les conséquences que cela implique.
Cela a forcé la mairie à s’en remettre à une forme de sélection naturelle, avec un appel à candidatures lancé par la Ville de Paris pour ne retenir que trois opérateurs, gérant 5000 trottinettes chacun, pour une durée de deux ans. Pour les opérateurs, les enjeux sont énormes : très rapidement, il est apparu que cet appel à candidature constituerait une forme de battle royale nouvelles mobilités. A terme, la plupart des opérateurs vont donc devoir plier bagage et faire place nette pour les trois élus, qui auront alors le champ libre avec une concurrence bien moindre… et il semblerait que Bolt compte bien en faire partie, puisque la marque estonienne a répondu à l’appel d’offres. Reste à voir si le déploiement de ces vélos s’inscrit dans une stratégie globale ou si, au contraire, l’entreprise souhaite assurer ses arrières en cas d’échec à l’appel à candidatures avec ses trottinettes.
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