Alors que la recherche commence à tirer les conclusions qui s’imposent suite à la pandémie de coronavirus, les auteurs d’une étude parue ce lundi dans la revue PNAS annoncent avoir identifié une souche de virus de grippe porcine pour le moins inquiétante. Baptisée G4, sa lignée descend directement de la souche H1N1 à l’origine d’une pandémie en 2009. Surtout, elle présente toutes les caractéristiques d’un candidat à une pandémie future.
Depuis l’épidémie de grippe H1N1 en 2009, nous savons que les porcs sont un vecteur important dans le cas de nombreux virus de la grippe. Ils agissent aussi comme des “récipients mélangeurs”, c’est à dire qu’ils constituent un hôte où de nouveaux virus (en particulier des grippes) peuvent naître, muter, et donner vie à de nouvelles souches. Une fois l’épisode de la grippe H1N1 terminé, des chercheurs ont donc lancé une vaste campagne de prélèvement sur des porcs chinois, pour tracer et étudier la phylogénie (grossièrement, il s’agit d’ un “arbre généalogique des espèces”) des différents virus issus de cette même lignée. L’objectif : les analyser préventivement, de façon à pouvoir anticiper l’émergence d’une souche dangereuse pour l’Homme.
Et c’est précisément ce qu’on fait ces chercheurs, en reprenant des années de recherche sur le sujet au sein d’une étude de très grande ampleur. Au total, ce sont de dizaines de milliers de prélèvements qui ont été réalisés sur des porcs d’une dizaine de provinces chinoises. Un travail de fourmi qui a permis d’isoler 179 souches de grippe porcine, dont une grande partie encore inconnue au bataillon. Ils ont ensuite effectué toute une batterie de tests sur un grand nombre de ces souches sur des furets. Il s’agit d’un animal très utilisé dans le cadre de la recherche sur la grippe car ils présentent des symptômes assez proches de ceux que l’on retrouve chez les humains.
L’arsenal complet du candidat à la pandémie
C’est là que les chercheurs ont constaté que les virus G4 sont non seulement plus infectieux et présentent un taux de réplication plus élevé, mais qu’ils génèrent également des symptômes plus violents que la souche de 2009. Une découverte qui a conduit à effectuer des tests de dépistage sur des humains. Sans pour autant être alarmistes, les résultats sont tout de même assez inquiétants et ne doivent pas être pris à la légère puisque plus de 10% des ouvriers au contact de ces porcs auraient été infectés : il est donc déjà passé chez l’humain. De même, 4,4% de la population générale de ces zones présenterait des anticorps au virus.
Il n’existe pas de preuve pas que les souches détectées à l’heure actuelle soient transmissibles d’humain à humain. Mais ce virus mute rapidement et les scientifiques craignent donc l’apparition d’une souche capable de nous coloniser de cette façon. À partir du moment où le virus a déjà sauté la barrière des espèces, le risque d’adaptation à l’humain augmente à chaque génération successive… et avec lui, le risque de pandémie.
La conclusion de l’équipe de recherche est la suivante : il y a urgence à instaurer une surveillance massive de la filière porcine en Chine, pour éviter que ces grippes ne passent hors de tout contrôle et ne causent de futures pandémies. Plus globalement, il faudrait même répliquer ce procédé dans tous les élevages qui constituent par définition un véritable Eldorado pour tout micro-organisme à cycle de vie court et taux de réplication élevé. Pas de catastrophisme, donc, mais il conviendra de rester prudent vis-à-vis de ces souches inquiétantes. Sun Honglei, premier auteur de l’étude, explique même qu’il serait sage de prendre de l’avance sur le développement d’un vaccin.
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Monde de m… 😒
comme par hasard , ça n’arrive qu’en 2020 et en chine , ils ont la poisse on dirait.
Stop acheter chinois hein les gars, on leur a refilé toutes nos industries sous couvert “C’est moins cher” et maintenant ils vont nous la mettre profond