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Vol de voiture : la sécurité des clés main libre mise en cause

L’association de défense du consommateur UFC-Que Choisir a publié un test édifiant sur la sécurité quasi-inexistante des véhicules keyless, preuve à l’appui. Suffisant pour lancer un changement de paradigme ?

L’Audi A5 est l’un des rares modèles à avoir résisté au “mouse-jacking”. © Audi

Cela fait déjà quelques temps que les clés de voiture intègrent presque toutes une petite télécommande qui permet de déverrouiller son véhicule à distance. Et depuis quelques années, un certain nombre d’entre elles embarquent même un système quasiment magique au premier abord, qui permet de déverrouiller sa voiture automatiquement dès que l’on s’en approche. Cette option baptisée “keyless”, ou “clé main libre” consiste en un un signal basse-fréquence émis en permanence par le véhicule qui, une fois détecté par la clé, va déverrouiller automatiquement les portières et parfois la démarrer. Sauf que ce système si pratique a très vite été exploité par des voleurs particulièrement astucieux, et surtout bien équipés. D’après un dossier publié cette semaine dans le numéro d’été de Que Choisir, l’une de ces techniques a été particulièrement fructueuse en 2019 avec pas moins de 140.000 vols de voiture réalisés de cette manière. Et si le nombre de cas est si impressionnant, c’est que les constructeurs ne semblent pas parvenir à protéger leurs produits correctement. Lors d’un test à grande échelle réalisé par l’association, seuls 5 des 333 modèles testés en sont ressortis indemnes ! Les lauréats comportent quatre SUV du groupe Jaguar-Land-Rover ainsi que l’Audi A5.

Quelles solutions pour s’en prémunir ?

Cette technique sans effraction, baptisée “Mouse-jacking”, consiste à intercepter ce fameux signal basse-fréquence et à le cloner grâce à un boîtier spécial, habituellement réservé aux concessionnaires et éventuellement aux garagistes. Cet outil souvent acquis par des méthodes peu recommandables permet ensuite de transmettre le signal cloné à une clé vierge ou à un support qui en reproduit le système. Ce subterfuge permet ensuite d’accéder au véhicule compromis sans aucun problème.

La publication d’UFC explique que la solution pourrait bien être un simple capteur de mouvement, qui empêcherait la voiture de se déverrouiller si son pilote n’est pas en train de se diriger vers elle. D’autres alternatives pourraient être envisagées, comme le fait de stocker ses clés sur son smartphone pour déverrouiller les portes à l’aide d’une puce NFC ou de protéger la clé dans un étui spécialement prévu pour bloquer les ondes. Des portefeuilles construits sur ce principe existent déjà pour empêcher la version moderne du vol “à la tire” avec terminal sans contact passé près de votre carte bancaire à votre insu. Autrement, il ne reste que les bonne vieilles solutions “analogiques”. À défaut d’être pratique, rien ne vaut un bon vieux cadenas de qualité posé sur le volant. Reste à voir quelles leçons les constructeurs tireront de cette enquête et, s’ils restent fidèles à cette technologie, comment ils comptent la sécuriser correctement.

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3 commentaires
  1. C’est pourtant une réalité. Les systèmes sans clés des constructeurs sont faciles à pirater.
    Ce qui est rageant c’est qu’ils feintent de l’ignorer, cela fait des années que cela est dénoncé dans la presse automobile.

Les commentaires sont fermés.

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