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Pourquoi il est vital de cartographier nos fonds marins

Les équipes de Seabed 2030, un projet visant à cartographier tous les fonds marins, viennent d’annoncer que la barre symbolique des 20% vient d’être atteinte. Le plus gros reste à faire, mais il s’agit d’une belle avancée dans un projet d’une importance capitale.

© Shaah Shahidh – Unsplash

20% : c’est la proportion des fonds marins aujourd’hui cartographiés selon les standards modernes. Ce pallier symbolique, atteint dimanche dernier, atteste des progrès du projet Seabed 2030, qui vise à cartographier l’ensemble du plancher océanique d’ici dix ans. Ce travail de fourmi bénéficiera directement aux industriels qui cherchent à exploiter les ressources que l’on y trouve, à commencer par le pétrole mais également des minerais : en effet, on y trouve de nombreuses ressources stratégiques et de grande valeur comme le cobalt, le phosphore ou même des diamants ! Les prospecteurs sont donc friands du moindre centimètre carré de relevé précis qui pourrait leur indiquer la localisation de ces précieux gisements. C’est aussi une ressource de choix pour les grandes entreprises de télécom qui y posent d’immenses câbles intercontinentaux. Aujourd’hui, toutes nos télécommunications se basent presque autant sur ces câbles que sur des satellites mais, malgré leur taille et une attention toute particulière apportée à leur résistance, ils ne sont pas infaillibles. Il est donc fondamental de les installer aux endroits les moins risqués, pour assurer la pérennité de nos télécommunications car la maintenance d’un câble par des kilomètres de fond n’est pas chose aisée !

Mais il ne s’agit pas uniquement d’un travail d’archivage, réalisé à des fins strictement documentaires. La connaissance de la topologie des grands fonds est un enjeu majeur en géologie. En analysant les structures du fonds marin, leur taille, leur répartition, les géologues peuvent tirer de nombreuses informations sur des phénomènes variés comme le volcanisme ou la tectonique des plaques, qui seront ensuite mises à contribution dans d’autres disciplines. Mais il ne s’agit pas que de science fondamentale et conceptuelle : ce projet est aussi inestimable dans des disciplines au centre de notre actualité ainsi que pour notre futur. Pour les climatologues, ces données permettent de renforcer la connaissance de phénomènes tels que la formation des tsunamis ou la montée des eaux, autant de thématiques que l’humanité ne peut se permettre d’ignorer et qui ne pourront progresser que sur la base de données de qualité comme celles fournies par Seabed 2030.

© Seabed 2030

Mais ce “périple qui bénéficiera grandement à l’humanité”, n’en est pourtant qu’à ses balbutiements, puisqu’il reste une surface très importante à couvrir, comme l’expliquait le directeur du projet à BBC News : environ deux fois la surface de la planète Mars !

Un exemple de carte produite par ce procédé. © Seabed 2030

Comment boucler ce projet fondamental en temps et en heure ?

La deadline de 2030 ne sera pas évidente à tenir. Comme expliqué dans ce dossier paru dans Ocean Acoustics, plus la profondeur (et donc la distance à parcourir par l’onde) augmente, plus celle-ci sera “amortie” et perdra en précision. De plus, on court le risque de capter des bruits parasites qui viendraient perturber les relevés, à tel point que d’après les responsables du projet, il faudrait plus de 300 ans à un navire isolé pour cartographier un petit peu plus de 90% des eaux de plus de 200m de profondeur…

Pour tenir ces délais, Seabed 2030 effectue une large collecte de données permanente auprès des gouvernements et scientifiques, mais cela ne suffira pas et il faudra continuer à augmenter le nombre de sonars en circulation. Pour cela, deux solutions sont abordées. Les équipes du projet ont déjà commencé à mettre en oeuvre la première, à savoir installer des instruments de cartographie sur des navires commerciaux qui sillonnent les mers et océans du globe. Mais à terme, cette tâche herculéenne pourrait bien être assumée par des bateaux-drones dévoués entièrement à cette tâche. Rendez-vous en 2030 pour savoir si Seabed aura réussi à tenir son pari.

https://www.youtube.com/watch?time_continue=6&v=NNF9NSDKo7c&feature=emb_logo

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12 commentaires
  1. Bonjour,
    Il est vital de battre le changement climatique ou manger mais il n’est pas vital d’améliorer nos télécommunications ou de trouver du pétrole (au contraire). Quant à l’analyse des tsunami je préfère encore qu’on évite d’en avoir en limitant le réchauffement déjà bien avancé.

  2. Oui ba j’en dit qu’il faut couler ce bateau : encore un prétexte pour polluer davantage, aller em..der les espèces qui y vivent, et détruire des lieux qui n’ont jamais rien demandé, et surtout pas à l’homme de s’y installer. quand l’humain passe, la nature trépasse ! commençons déjà par apprendre à recycler ce que l’on a acquit par la force de notre destruction, et pas à les enterrer bêtement ou les brûler.

  3. Je n’aurai pas dit mieux! Il est hyper important de comprendre ça : nous n’avons pas besoin de plus (plus de vitesse, plus de pétrole, plus de ci ou ça). Il vaudrait mieux oeuvrer à mieux répartir les ressources que nous avons déjà!

  4. Vos commentaires ne sont pas pertinents. Premierement c’est grâce à ceseces etudescetudes scientifiques que vous pouvez lire et commenter cet article. Deuxièmement il est nécessaire d’augmenter les capacités des réseaux en cette période de crise sanitaire… Les réseaux et le télétravail vont dans le sens de la dépollution

  5. Bonjour, quelles sources documentées permettent de dire que le télétravail et les télécommunications aident à la depollution ? Le numérique est l’un des secteurs qui explose en terme de pollution.
    Par ailleurs, oui les études ont permis de faire le monde dans lequel nous vivons. Non, il ne faut pas continuer car nous allons tout simplement à notre perte. Malheureusement.

  6. Le comble de l’écologie de comptoir version bas de plafond : préférer un bateau qui coule, à un bateau sagement à la surface… tous les bateaux sont pas des bateaux de pêche qui draguent 40km de fond, vive l’écologie mais alors la cest reac version raz des pâquerette avec 4 amalgames et généralités par phrase…

  7. Soyez réaliste, on ne peut pas revenir a l’âge de pierre. Les pays de l’hémisphère sud et les îles se dotent actuellement de câbles sous marins car ils en ont le droit aussi. Je suis d’accord avec vous sur le fonds et on peut progresser sans abîmer trop la planète. Les cables polluent moins que les automobiles et les avions, et il ne s’agit pas de datacenters. Par ailleurs ces études sont aussi menees dans des buts écologiques

  8. Sans parler de revenir à l’âge de pierre nous devons réduire drastiquement nos consommations. Pour garder justement ce qui est vital il va falloir faire une croix sur le reste. L’avion loisir évidemment mais en quoi pouvoir discuter avec un australien serait vital ?
    D’autant plus que ces inspections servent aussi la découverte de pétrole…
    Vous avez peut-être compris les enjeux mais combien sommes-nous à l’avoir compris ? Nos réactions devraient être tellement rapides et fortes que je suis inquiet pour notre avenir.

  9. J’espère que tu es au courant qu’il n’y a aucune sorte de lien entre les tsunami (et donc les séismes ) et le réchauffement climatique !

Les commentaires sont fermés.

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