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COVID-19 : les WC, un lieu à risque ?

Une étude de chercheurs chinois montre que tirer la chasse des toilettes peut projeter des aérosols, potentiellement infectés, en suspension dans l’air pendant plus d’une minute.

© Filios Sazeides – Unsplash

Récemment, une étude réalisée par des chercheurs chinois de Guangzhou et relayée par Gizmodo pointait du doigt la présence de virions de Covid-19 dans les matières fécales de deux patients sur 3 testés, tous atteints d’une forme sévère de la maladie. Ce constat, réalisé après la découverte d’ARN viral dans des selles et urines, a conduit les chercheurs à se demander à quel point ce mode de transmission pouvait être important. Une autre équipe chinoise s’est penchée sur la question… et sur la cuvette des toilettes, que les chercheurs ont étudié sous tous les angles du point de vue de la mécanique des fluides. Grâce à des simulations, ils ont ainsi pu observer le comportement des particules une fois la chasse tirée, dans différents types de sanitaires : la cuvette classique que nous connaissons en Europe, et la cuvette à jet, plus populaire en Asie.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les résultats ne sont pas des plus ragoûtants : les deux systèmes et en particulier le second serait capable de générer un “panache”  (“plume” en anglais, le même terme que pour le panache d’un volcan !) de particules en suspension, susceptibles de receler le SARS-Cov-2.  Selon les simulations, 40 à 60% des particules pourraient être projetées au-delà de la cuvette, comme le montrent ces modèles :

La répartition des aérosols respectivement 35s (a) et 70s (b) après avoir tiré la chasse dans des toilettes classiques. Le Y=0 représente la limite de la cuvette. – ©Yun-yun Li et al.

Encore plus inquiétant, une bonne partie de ces particules demeure en suspension pendant plus d’une minute, comme le montre les deux instantanés ci-dessus. Comme on pourrait s’y attendre, le phénomène est plus marqué pour les toilettes à jet.

Cependant, l’étude reste lucide dans ses conclusions : même si le virus peut techniquement se transmettre par les matières fécales, les auteurs ne considèrent pas les toilettes comme un mode de contamination majeur. En revanche, ils insistent sur les précautions à prendre vis-à-vis de ce geste, “une nécessité quotidienne mais qui devient également dangereuse si mal utilisée, particulièrement dans le contexte actuel de pandémie globale”. Dans cette optique, ils formulent trois recommandations de bon sens : nettoyer régulièrement ses toilettes, abaisser consciencieusement le couvercle avant de tirer la chasse, et évidemment se laver minutieusement les mains. Ils rappellent également que même sans tenir compte de cette étude, les toilettes sont l’une des surfaces particulièrement susceptibles de contenir des particules virales.

Enfin, les auteurs expliquent espérer que leur étude puisse “éclairer les fabricants et les inciter à produire des modèles mieux conçus”, avec par exemple un abattant qui se relève et s’abaisse tout seul après chaque utilisation, une initiative qui serait particulièrement utile dans de nombreux W.C. publics européens, souvent exempts de couvercle… et pas toujours à la pointe de l’hygiène.

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2 commentaires
  1. Avec un abattant qui se lève et descend automatiquement on vas se retrouver avec des noyer les jours de fêtes!

Les commentaires sont fermés.

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