Le plus ancien site jamais attribué aux mayas aurait été identifié au Mexique, d’après Nature. La particularité de cette découverte : aucun gisement archéologique n’a été mis au jour. A la place, le site – encore enfoui à l’époque de sa découverte- a été détecté grâce à des techniques d’imagerie.
L’équipe de l’université de l’Arizona dirigée par Takeshi Inomita a ainsi chargé un instrument baptisé Lidar dans un avion qui a survolé une zone de plus de 800km². Et la pioche a été bonne : l’équipe a repéré une vingtaine de sites archéologiques conséquents dont une immense plateforme en pierre, baptisée Aguada Fénix.
Cette structure qui servait à première vue de lieu de culte, aurait nécessité la bagatelle de 3,2 à 4,3 millions de mètres cube de pierre, d’après New Scientist. Il aurait été érigé il y a près de trois-mille ans, à proximité de la célèbre cité de Tenochtitlán. Cette dernière, parfois considérée comme la plus ancienne ville découverte en Amérique, présente toutefois des différences importantes avec l’Aguada Fénix. Pendant la période où ce dernier a été érigé, la région était un vrai vivier de civilisations, théâtre d’un brassage culturel incessant où se formaient de nouvelles sociétés, de nouvelles pratiques parfois assez différentes.
Par exemple, à Aguada Fénix, les archéologues n’ont retrouvé aucune structure représentant des membres de l’élite ou des dirigeants; d’après New Scientist, il s’agirait d’un argument pour avancer que la structure obéirait à une “conception égalitariste”. Son étude pourrait renseigner davantage les archéologues sur la dynamique dans laquelle s’inscrivent les différents groupes qui habitaient la zone à l’époque, et sur la structure des civilisations mayas et olmèques.
Une découverte due presque entièrement au Lidar
La technologie qui a permis de découvrir ces structures enfouies, le Lidar, s’est déjà rendue presque indispensable dans de nombreuses disciplines. Comme de nombreux instruments de mesure, il émet un signal qui va être réfléchi par une surface et récupéré par un capteur sur l’appareil, qui va déduire la valeur recherchée du temps mis par l’onde pour faire l’aller retour. C’est sur ce principe que fonctionne le sonar avec des ondes sonore, le radar avec des ondes radio… ou le Lidar, qui utilise l’infrarouge. Cet outil présente un nombre d’utilisations potentielles absolument dantesque, et peut être employé dans de nombreux cas de figure.
Cette étude montre bien tout son intérêt en archéologie : avec un Lidar, plus besoin de ratisser consciencieusement des kilomètres de terrain pour savoir ce qui se trouve en dessous. Cela permet d’être plus précis et de ne rien rater d’important. Mais ses applications ne s’arrêtent pas là : c’est un incontournable de l’arsenal de nombreux corps de métiers.
A commencer par tous les géologues, géographes et scientifiques de l’environnement : pour eux, le Lidar est un œil qui peut voir à travers le sol. Il est également très utilisé pour la prospection dans l’industrie minière, le trafic aérien ou les sciences de l’environnement, les océanographes. Il équipe aussi de très nombreux bateaux : dans ce cas, il peut entre autres servir à faire des relevés de la topographie du fond marin, ou aider à un petit bateau de plaisance à naviguer en eaux peu profonde sans s’arracher la quille. On peut même se servir du Lidar à l’échelle de distance supérieure : en les montant sur des télescopes et en visant un réflecteur posé au préalable, on peut même mesurer la distance Terre-Lune.
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On peut aussi dire qu’il peut être utilisé en construction afin de ne pas commencé à construire une bâtiment sur un site archéologique.