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Le #BlackOutTuesday éclipse involontairement #BlackLivesMatter

Indignée par la mort de George Floyd à Minneapolis, l’industrie musicale a lancé le mouvement “Blackout Tuesday” pour inonder les réseaux sociaux de ténèbres contestataires envers les autorités américaines. Seulement, une certaine utilisation du #BlackLivesMatter en parallèle pourrait faire plus de mal que de bien.

Capture d’écran du résultat du #BLM sur Instagram.

En réaction aux mouvements sociaux qui font actuellement rage un peu partout dans le monde suite aux émeutes à Minneapolis, l’industrie musicale a lancé le concept du “Blackout Tuesday” (et son hashtag éponyme sur les réseaux sociaux). Des maisons de disque ont fermé temporairement leurs bureaux tandis que des sociétés comme Spotify ont marqué plusieurs minutes de silence, en signe d’indignation suite à la mort de l’Afro-Américain George Floyd lors d’une arrestation policière. Plusieurs artistes ont, en parallèle, publié des messages accompagnés d’une image entièrement noire sur les réseaux sociaux. Leur idée est d’encourager le plus de personnes à s’indigner ainsi de la mort de George Floyd et du comportement outrageant des autorités américaines en inondant Twitter, Facebook ou encore Instagram de ténèbres contestataires.

Depuis, des milliers d’images sombres pullulent sur les réseaux sociaux, dont la plupart attachée à des hashtags comme #BlackLivesMatter ou #BLM. Et là elle est le soucis selon The Verge. En effet, depuis le début des émeutes la semaine dernière, beaucoup de personnes utilisent ces hashtags pour rester informées de la situation mais aussi documenter la violence policière envers la communauté noire, soutenir des plans d’aide ou organiser des manifestations. La prolifération d’images entièrement noires induite par le mouvement “Blackout Tuesday” empêche ce système de remplir sa fonction, parfois vitale pour certaines personnes ou médias. De nombreux témoignages recueillis via Twitter par The Verge appellent ainsi les participants à ce “Blackout Tuesday” à ne pas faire figurer les #BlackLivesMatter et #BLM sur leurs publications s’ils veulent montrer efficacement leur soutien au mouvement. Il est enfin à noter que les créatrices du mouvement – Jamila Thomas, directrice marketing chez Atlantic Recordings, et Brianna Agyemang, l’une des dirigeantes du label Platoon – voulaient marquer le coup ce mardi 2 juin mais ne comptent pas limiter cette initiative d’indignation et de protestation politique, surnommée #TheShowMustPaused, à seulement 24 heures. “L’industrie musicale est multi-milliardaire et a profité principalement des arts afro-américains, expliquent les instigatrices du Blackout Tuesday. Notre mission est de rendre responsable l’industrie au sens large, en incluant les grandes corporations et leurs partenaires qui bénéficient des efforts et du succès du peuple noir.”

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1 commentaire
  1. Je résume.
    1. Des personnes suivent la situation sur une problématique de société (“fonction parfois vitale”) à l’aide de 2 hashtags sur les réseaux sociaux.
    2. Tout le monde peut utiliser ces hashtags et ces réseaux sociaux.
    3. Un autre mouvement, pour montrer sa solidarité avec la problématique via une manifestation connexe, décide également d’utiliser ces hashtags.
    4. Les personnes mentionnées au (1) sont submergées et ne peuvent plus faire le tri.

    J’en déduis facilement que les réseaux sociaux ne sont pas le bon outil pour les situations “vitales”. Mais bon, c’est le problème quand une grande partie du peuple ne fait pas (ne peut plus faire) confiance aux institutions; peut-être faut-il régler ce problème d’abord?
    Je suis par contre agréablement surpris que personne ne propose de mettre en place des hashtags privés, que seuls des membres peuvent utiliser; mais ça va peut-être pas tarder.

Les commentaires sont fermés.

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