Depuis plusieurs semaines, l’application StopCovid pour iOS et Android, disponible ce 2 juin, a fait couler beaucoup d’encre. Avant même que celle-ci ne puisse être téléchargée, de nombreuses voix se sont élevées en affirmant que l’application allait accéder aux contacts des utilisateurs, voire même qu’elle allait être installée par défaut sur nos smartphones. Cette dernière théorie a largement fait polémique. Certains élus ont même fini par relayer l’information fallacieuse sur leurs réseaux sociaux. La publication de Wikistrike, depuis largement relayée, affirmait que, « en toute illégalité, le gouvernement fait installer l’application COVID-19 […] Ceci sans que les propriétaires de Smartphones l’aient demandé, sans même leur autorisation préalable et sans même les prévenir » en s’insurgeant d’un « abus de pouvoir ». Bien sûr, tout cela est absolument faux.
L’API de Google/Apple n’a rien à voir avec StopCovid
Pour comprendre pourquoi il est simplement impossible pour le gouvernement de faire installer par défaut cette app, il faut revenir à la genèse du projet de contact tracing. Durant la crise, Apple et Google ont uni leurs forces afin de mettre au point une interface de programmation « Exposure Notifications ». Il s’agit d’une interface permettant aux gouvernements qui le souhaitent d’avoir accès à certaines données permettant de mettre en place des solutions de contact tracing. Effectivement, cette API est bel et bien présente sur nos smartphones (ou le sera via une mise à jour logicielle), ancrée dans le système d’exploitation lui-même. Pour autant, elle est inactive par défaut, ne collecte pas de données, et s’avère fonctionnelle seulement si une application en tire partie. Nos voisins suisses, par exemple, misent sur cette API avec l’application SwissCovid.
L’information fallacieuse en question confond en effet l’API mise au point par Apple et Google, et l’application StopCovid. Celle-ci ne se repose même pas sur l’API développée par les géants californiens, mais a été développée par l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria). Son code source a par ailleurs été rendu public afin que les spécialistes puissent s’assurer de son fonctionnement. Résultat : cette application n’a accès qu’à la caméra, afin de scanner des QR codes, et au Bluetooth. Surtout, en aucun cas celle-ci ne peut être installée par défaut sur un smartphone, puisqu’elle sera disponible sur les stores d’Apple et de Google, telle une application classique. Pour la faire installer par défaut, il faudrait que le gouvernement Français en fasse la demande auprès de ces deux firmes, ce qui est tout bonnement impossible, d’autant plus que les Français ont décidé de faire cavalier seul et de ne pas se servir de leur API de contact tracing. En bref, on est donc en face d’une belle fake news, qui reprend tous les codes propres à ce type de contenu : on part de plusieurs informations vérifiées, et on les confond pour en créer une nouvelle jouant sur la méfiance… mais qui n’a aucun sens. Dans les faits, non seulement il est impossible pour le gouvernement de forcer l’installation de StopCovid – et de n’importe quel app, ce ne sont pas eux qui détiennent les règles du jeu – sur les smartphones des Français, mais celle-ci semble par ailleurs assez peu gourmande en terme d’accès. Vérifiez donc les autorisations demandées par des applications comme Facebook, Snapchat ou Instagram en comparaison…
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C’est moi où l’appli officielle n’est toujours pas dispo sur l’App Store ?
Même la release ils l’ont ratée.
Impossible de l’installer sur GrapheneOS. GrapheneOS un système d’exploitation d’utilité publique et garant des libertés pas comme l’état Français de la Réprivée.