Passer au contenu

Le professeur Didier Raoult juge “foireuse” une étude sur l’inefficacité de la chloroquine

Partisan de la chloroquine (ou de l’hydroxychloroquine, sa dérivée) depuis la première heure, Didier Raoult, infectiologue de l’IHU de Marseille, estime “foireuse” la première grande étude statistique sur la pertinence d’un traitement à la chloroquine chez les malades du COVID-19.

Crédits : DarkoStojanovic / Pixabay.

Le débat sur l’efficacité de la chloroquine et l’hydroxychloroquine (sa dérivée) face au COVID-19 semble plus animé que jamais. Didier Raoult, professeur en infectiologie à l’Institut hospitalo-universitaire de Marseille, en a encore vanté les mérites en réponse à une nouvelle étude. Une large étude statistique publiée dans The Lancet, une revue médicale et scientifique de référence, a en effet récemment attesté que l’utilisation de ces antiviraux, généralement utilisés contre le paludisme, pouvait s’avérer inefficace voire dangereuse chez des patients atteints de la fameuse pneumonie virale. Ce traitement, depuis peu privilégié dans certains pays comme les États-Unis, pourrait même accentuer les risques d’arythmie cardiaque. En réaction, le ministère français de la Santé a saisi en urgence l’avis du Haut conseil de la santé publique sur la question. De plus, comme le relate Le Parisien, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a décidé de suspendre les études cliniques en cours et menées par ses hôpitaux partenaires à travers le monde. Elle en a néanmoins profité pour assurer que ces deux médicaments “sont reconnus comme généralement sûrs pour les patients atteints de maladies auto-immunes ou de paludisme.”

Le professeur Didier Raoult a cependant tenu à contrer fermement l’étude de The Lancet, qu’il qualifie “d’étude foireuse avec des big data”, sur plusieurs points (exprimés dans la vidéo ci-dessus). Selon lui, les données prises en compte par l’étude “mélange des traitements dont on ne sait pas quelle est la dose donnée”. Or, les chercheurs américains et suisses précisent bien la dose journalière moyenne, issue de leurs données, selon les quatre combinaisons de traitement étudiées. Par exemple, dans le cas de l’hydroxychloroquine seule ou avec un macrolide (antibiotique aidant la diffusion de la molécule dans les cellules), ce dosage quotidien varie respectivement entre 596 milligrammes pendant 4,2 jours et 597 mg sur 4,3 jours. En mars, l’IHU de Marseille préconisait, dans un communiqué signé notamment par Didier Raoult, de suivre une prescription 200 mg par jour, trois fois par jour (en plus d’un antibiotique complémentaire).

Une mauvaise lecture ?

En outre, le médecin français affirme que des “36 personnes mortes à l’IHU, aucune n’est morte de tachycardie ventriculaire” et ajoute : “comment est-ce possible qu’il y en ait zéro (à l’IHU de Marseille) et que, dans un papier, on rapporte qu’il y en a 10% ?” Là encore, l’argument se base sur une lecture maladroite des conclusions de l’étude attaquée. Cette dernière ne dit à aucun moment que la chloroquine (ou son dérivé, utilisé par l’IHU marseillais) est la cause d’un pourcentage de mortalité par une forme d’arythmie cardiaque. D’une part, elle déclare seulement qu’un traitement à base de ces antiviraux peut provoquer l’apparition d’une tachycardie ventriculaire auparavant inexistante. A aucun moment, elle ne fait état d’une relation de cause à effet entre ce trouble cardiaque et la mortalité des patients. D’autre part, le chiffre des 10% de mortalité cité ne semble être qu’une approximation des taux de mortalité, sans attachement à une cause spécifique, invoqués dans l’étude. A savoir : 11,1% des 96 032 cas de COVID-19 couverts par l’étude sont aujourd’hui décédés et, du reste (les survivants), 9,3% des personnes non-traitées à l’une des formes de la chloroquine sont décédées. Les taux de mortalité relevées par l’étude à la suite d’un traitement à l’hydroxychloroquine sont de l’ordre de 18% et 23,8% (avec le complément antibiotique). Il est par ailleurs à noter qu’au début de ses déclarations, le professeur Didier Raoult précise avoir achevé une “première très très grande étude avec plus de 3 600 patients”, traités avec une combinaison d’hydroxychloroquine et de l’antibiotique citromycine et dont le taux de mortalité est de 0,5%.

La méthode clinique face au Big Data ?

Mais le plus gros point de discorde et sur lequel s’oppose l’infectiologue français est l’aspect statistique à grand volume de données, ou “big data”, de l’étude de The Lancet. Selon Didier Raoult, le big data est “une espèce de fantaisie complètement délirante et qui prend des données dont on connaît pas la qualité et qui mélange tout.” D’après lui, ce qui se dit dans l’étude est “complètement déraisonnable” et ne devrait pas remettre en question la “réalité observable” : “c’est un problème de biais d’analyse et de ‘qui croyez-vous ? : celui qui a vu les malades ou celui qui a analysé les données des hôpitaux remplies on ne sait pas comment ?’.” L’étude publiée dans The Lancet se base effectivement sur l’analyse d’une grosse quantité de données mais ces dernières sont issues d’une variété d’études médicales et scientifiques, dont cliniques. Elle rapporte même les conclusions d’une étude observationnelle française sur 181 patients, certes en pré-publication (comme c’est souvent le cas en période d’urgence), menée par des chercheurs et médecins de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris. Celle-ci relate que le traitement à l’hydroxychloroquine, à un dosage de 600 mg par jour, ne présentait aucun bénéfice “mesurable cliniquement” contre le COVID-19.

“Nous, ce que nous avons vu, je vous assure que c’est vrai”, clame le professeur Didier Raoult. Ce dernier profite de ses déclarations pour promouvoir une étude en cours, encadrée par son équipe, qui compare les conclusions d’autres études sur l’efficacité de la chloroquine et son dérivé sur le COVID-19 selon qu’elles soient cliniques ou statistiques. “Neuf sur dix (études cliniques) trouvent que l’hydroxychloroquine marche quand (les médecins) ont vu les malades”, affirme t-il (à noter que le tableau qu’il montre, a priori issu de la fameuse étude de l’IHU marseillais, n’indique qu’un ratio de trois études cliniques sur quatre). Didier Raoult ouvre enfin le débat sur un sujet pharmacologique annexe : celui de la popularité du tocilizumab, un nouvel antiviral utilisé en rhumatologie comme, parfois, l’hydroxychloroquine, mais “cinquante fois plus cher”. Il estime que l’étude de The Lancet pourrait menacer l’avenir du médicament dérivé de la chloroquine et pousserait l’industrie à “se débarrasser des vieux médicaments.”

🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.

22 commentaires
  1. Le vrai truc c’est qu’il faudrait arrêter d’en parler à tout va. D’un côté comme de l’autre.

    Je suis pas médecin donc je peux pas avoir d’avis sur le traitement en lui même.

    Mais même sans être médecin on ne me fera pas croire qu’en à peine deux mois on a réussi à faire un test clinique d’un médicament dans les conditions normales utilisées lorsque l’on produit un nouveau traitement qui à mon avis prends bien plus de temps et repose sur une méthodologie très précise, qui n’est sans doute pas suivie ni par l’un ni par l’autre. Mais surtout que ce n’est sûrement pas quelque chose qui doit être mis comme ça sur le net sans vérification.

    On a des études dans un sens comme dans l’autre et a mon avis on ne saura réellement les effets ou non que dans de nombreux mois. Le vrai problème c’est que cela peut inciter des gens à prendre le médicament n’importe comment comme on a pu le voir et a se retrouver hospitalisé pour rien, voir pire.

  2. oui enfin il n’y a pas besoin d’être médecin pour comprendre les 2 analyses et voir que celle de Raoult tient pas la route… sa reponse ressemble à celle d’un ados qu’on aurait contrarié….

    Comme c’est noté dans l’article, je rappel que Raoult signe plusieurs centaine d’etudes par an… parce que c’est son boulot de les signer… dont beaucoup ont été jugées fausses et qu’il est loin d’avoir la faveur de ses confreres et ca depuis plusieurs années…
    En tant que laborantin, j’en vois plein des mecs comme lui qui font les trucs à moitié et qui sont juste la pour se mettre en avant….

    Mais comme tu dis, il faut surtout arreté d’en parler parce que tous les débiles des réseaux sociaux boivent ca comme du p’tit lait

  3. Je peux t’assurer que, quand même bien la méthodologie de Raoult est totalement ****, celle de l’étude est impeccable. Le Lancet c’est pas n’importe quelle revue médicale. Si la méthodologie est bancale ça se publie pas dans le Lancet, tout simplement.

  4. Sauf que la chloroquine est utilisee efficacement depuis 1943 contre le paludisme, donc une molecule super bien connue pour ses effets sur le corps

  5. Le jour où il lance une secte le Raoult, je demande une carte de membre. Il a tout compris au métier ! 🤔 En tout cas il serait temps de mettre fin à ce débat qui n’en est pas vraiment un, et faire des trucs beaucoup plus utiles, comme ranger nos chaussettes par exemple !

  6. La molécule est connue, son action ou efficacité sur le COVID-19 elle ne l’est pas c’est bien le problème. Ce n’est pas parcequ’un médicament est connu qu’il peut être donné sans se poser de question

  7. Pour les clowns ici qui critiquent ce grand scientifique depuis le confort leur sofa et qu’a part produire des commentaires et des crottes toute la journee, ils feraient mieux de se retrousser les manches et d’essayer de faire le 1% de que ce Monsieur a fait pour la science:
    Doctorat en médecine en 1981
    Doctorat d’État en Biologie Humaine en 1985
    Didier Raoult figure en première position des chercheurs européens, dont les publications ont été les plus cités par la communauté scientifique internationale dans le domaine des Maladies Infectieuses. Ce classement a été établit en février 2017
    Il a publié 636 articles entre 2007 et 2013 et ces articles ont été cités 18 128 fois par les scientifiques de la communauté internationale

  8. Eh oui mais les clowns peuvent avoir un avis, aussi drôles et inutiles soient-ils. Et quand quelqu’un a fait beaucoup pour la science, c’est triste de le voir s’embourber dans des pratiques ne respectant pas l’éthique scientifique ; qui plus est, il fait en sorte d’être un personnage public, il s’adresse à tout le monde, et donc il subit en retour la critique. Il faut savoir assumer ses inconséquences, surtout quand on peut tirer de son parcours une quelconque autorité. Enfin, un petit détail : avoir un doctorat, ce n’est pas forcément faire quelque chose qui fait avancer la science, il ne faut pas être naïf non plus.

  9. Ben voyons… Son défaut majeur c’est d’aller à contre courant d’un pseudo consensus fabriqué médiatiquement et avec le renfort de médecins dont beaucoup voient plus de cameras que de malades et d’autres sont dans un conflit d’intérêt avec l’industrie pharmaceutique ! A ce moment là, peut importe qu’il soit une sommité dans la matière et reconnu internationalement, il pourrait être prix Nobel que ça ne changerait rien non plus !
    Comme on ne peut rien trop dire contre lui et qu’il fait naturellement autorité, on calomnie en espérant qu’il en restera quelque chose dans l’esprit des gens : ” des mecs comme lui qui font les trucs à moitié”, “pas d’éthique”, “gourou”, etc… C’est lamentable ! Autant dire que toutes ses études sont bidonnées puisqu’il est si corrompu ? Non ? vous en êtes capables…
    Quant à la fameuse étude qui se résume à une compilation, on la prend tel quel (et avec gratitude) sans chercher si a été correctement menée, sans se demander d’où vienne les données et qui sont les signataires. Circulez, il n’y a plus rien à voir !

  10. C’est un troll ce type. Comme le mec qui a eu le Nobel sur le sida, et qui a pété un plomb depuis en racontant que de la m…

  11. moi je dis que l’un comme l’autre, il y a une bataille d’influence sous fond de guerre pharmaceutique.
    il suffit de voir les cours des titres en bourse qui font le yoyo… Je pense qu’il y a une guerre entre ces laboratoires. Peu importe dans quelle revues tes résultats sortent, cela a déjà été démontré que l’on peut faire publier des conneries dans des revues très prestigieuse et reconnues pour leurs “sérieux”…
    chacun est prêt à enfoncer l’autre afin de toucher la part du gâteau.
    Car n’oublions pas qu’à la fin c’est nous qui allons passer à la caisse pour payer un médoc beaucoup plus cher qu’un autre. etc…

  12. Raoult dis : Début maladie , traitement ok, après pas bon
    The lancet : après pas bon (étude que sur des cas hospitalisé).
    Donc finalement ils disent la même chose, c’est juste le médicament qui est mal utilisé.
    Et ça y a plusieurs sources qui le prouve , même si plusieurs études viables n’ont jamais pu sortir (suffit de chercher sur google “consensus 1500 medecin chloroquine fr3” )

  13. Dit le gars qui a été interdit de publier aux US par l’association des biologistes pour falsification de données.
    Dit le gars qui publie des milliers d’articles dont seulement 5% sont cités : un article non cité en science = bullshit.
    Dit le gars qui fait passer dans une revue dont il est actionnaire les articles refusés ailleurs.

  14. C’est fou comment certains individus ne veulent ou font semblant de ne pas comprendre. Tu as un Monsieur qui a des années d’expériences derrières lui et qui ne sauve seulement pas une vie mais des milliers et a un taux inférieur à 1% … Et certaines personnes de la vague pseudo scepticisme qui vous donne un aire plus intelligent et marrant que les autres : s’autoproclament du jour au lendemain détenteur d’une vérité absolu en voulant catégorisé, infantilisé, dénigré quelqu’un qui travaille depuis des années sur des sujets assez pointus. En plus en tombant sur certaines news, on a l’impression que ce Monsieur n’a pas respecté le sacré protocole scientifique qui veut qu’on test avant d’agir (pour un médicament dont on connait les effets depuis longtemps et qui s’il est mal dosé provoque certains désagréments).
    C’est comme un pompier qui décide de sauver des vies durant un feux et qu’on reproche après de ne pas faire son métier de base : ouvrir la lance.

    En plus, on a droit à une analyse en règle de la part de journalistes que ce Monsieur interprète mal les données … Je suis dans un procès actuellement avec des experts judiciaires qui ont plus de 40 ans de métiers et devinez quoi : les juges font appel à eux pour démêler le vrai du faux et constater les dégâts sur le terrain. Je vu de mes propres yeux de jeunes avocats fraichement sortie de grandes écoles lui dire qu’il avait tort sur certains points techniques. Et quand on lui demande sur quoi il base ses allégations. Ses arguments se font démonter en moins de deux.

    Je veux bien qu’on soit geek dans l’âme et qu’on est le droit d’exprimer une opinion ou d’émettre des doutes et qu’on ne prenne pas sa parole comme seule source de vérité. Soit … Mais qu’on se permette de ne pas admettre les faits :

    Ce Monsieur fait que cela de ses journées (ils en fait même des élevages, des tests, des écrits, )
    Ce Monsieur a sauvé des vies
    Ce Monsieur dirige un centre avec des milliers de patients
    Ce Monsieur enseigne
    Et je dois surement oublier d’autres éléments … bref. Je ne vous demande pas de remettre en question certaines principes de bonnes séances mais quand on est dans une situation d’urgence et qu’on crève de soif, il faut savoir casser la porte pour accéder au robinet car c’est la mort autrement. L’Etat (du corps) d’urgence demande une réponse urgente. On ne parle pas d’une vulgaire fièvre. Donc, j’ai qu’un seul message à passer pour tous ces pleureurs (ses), dénigreurs (ses) et plagistes du dimanche qui bronze sous le soleil du savoir : Soyez sur le terrain et prenez de la bouteille et quand vous ne connaissez rien au domaine en question (on appelle cela l’expérience professionnelle) fermez vos p**** de bouches. Parce qu’en vous lisant j’ai mal à mon cerveau de geek raisonné.

  15. C’est un débat de scientifique : ça marche ou ça marche pas. Tout le reste n’a rien à faire dans le domaine scientifique et s’il veut faire le show, c’est qu’il veut sortir de la science (on se rappelle de Villani ? même combat).
    La croyance dans le mec, c’est pas scientifique, c’est de la croyance et il faut qu’elle reste à sa place : dans les lieux de culte ou dans une bonne secte.

    Bref, bien l’impression que le mec a plus de gouroux qu’autre chose et que le JDG s’est fait envahir par ses fans boys qui n’ont pas de jugeote pour comprendre les choses par eux-même.

    Peace et prenez soin de vous !

  16. Le sérieux de l’étude est démontré quand l’australie a protesté les données ne pouvant refléter sa situation, les auteurs ont dit ah oui on a confondu avec un hopital asiatique, faut pas rigoler;
    sur l’hypertension il se trouve que les pourcentages ne peuvent refléter la réalité américaine vu que les autorités médicales viennent de se mettre d’accord (avril) qu’au delà de 13/8 c’en était et donc qu’avant ce n’était pas le cas, ça fausse l’étude et explique la surmortalité, à l’heure actuelle The Lancet qui joue sa réputation pour avoir laissé passé de nombreuses anomalies somment les auteurs de justifier leurs chiffres mais bon ils ont atteint leur but faire en sorte qu’un traitement à trois francs six sous ne viennent pas ruiner des milliards d’investissements fallait pas déconner, cette affaire aussi scandaleuse soit-elle n’est que la énième illustration que la dépendance à l’argent fut-ce pour des recherches utiles pourrit tout l’éthique et la raison pas étonnant qu’après l’environnement ils s’en prennent à la dignité humaine

  17. il y a la méthodologie scientifique et la pratique médicale comme médecin il choisit librement ses médicaments pour définir un traitement comme chaque médecin peut le faire en choisissant dans la pharmacopée autorisée traite ses patient et fait une évaluation statistique du suivi ni plus ni moins ce qui est ennuyeux pour ses détracteurs comme médecin c’est qu’il a sauvé bien plus de patients que d’autres en ne tuant personne voir sa dernière étude statistique sur 3.000 personnes (36 morts et pas à cause de problèmes cardiaques), bref soit l’étude financée par les grands labo pharmaceutiques est une arnaque visant à nuire à son traitement à trois francs six sous soit il truque ses données et est un fou dangereux à arrêter de suite mais respecter l’éthique scientifique commence par étudier les publications ce qui apparemment ne constitue pas une préoccupation première chez vous

  18. BBelle analyse simpliste sur léger fond de conspiration. C’est très bien de se préoccuper des publications, mais il faut lire les critiques et publications contradictoires… ça évite d’ériger une étude comme nouvelle bible ! Surtout quand on n’a pas le bagage scientifique et qu’on est prêt à croire tout ce qui a l’air glamour.

  19. Mais t’es sérieux ? Ok, je vais partir du principe que tu ne connais pas la science, et que tu n’es pas un stupide troll.

    1) « vous prenez l’étude tel quel » non c’est faux, on l’a décortiqué aussi et elle est passée entre les mains de grands experts du domaine

    2) « Raoult a une renommée internationale » c’est faux aussi, dans le milieu médical crois-moi Raoult a une réputation de branquignol. Il publie des centaines d’articles par an, dans des revues qui sont connues pour publier des mensonges. Je t’invite à aller écouter La Tronche en Live (celui de mercredi) si tu veux en savoir plus sur les « revues prédatrices » dans lesquelles il publie, et sur pourquoi l’étude du Lancet est de qualité

    3) « aller contre le consensus médiatique » alors là c’est totalement faux. Peut-être pour les bas de plafonds qui donnent un avis sur lui, mais je suis scientifique : mes collègues et moi on en a rien à faire de l’avis des pitoyables médias. On se forge une opinion uniquement sur son travail et l’absence de sérieux de ses résultats. Les gens qui se sont forgés un avis grâce aux médias c’est très bien, Mais ils ne sont pas qualifiés pour ce débat.

    4) « jusqu’à dire que toutes ses études sont bidonnées » oui. L’immense majorité de ses pairs est de cette avis. Je peux te garantir que je n’ai jamais une seule fois publié un article aussi médiocre que les siens, et je ne le ferai jamais car j’en aurais honte. Les erreurs qu’il a commis dans ses articles sur la chloroquine (ceux auxquels les « pros chloroquine » comme toi se référent) sont inexcusables et risibles. Je t’invite à regarder là aussi une vidéo de vulgarisation scientifique faite par des professionnels qui te résumera pourquoi son travail n’est pas recevable : « le protocole Raoult est-il efficace » par la Tronche en Biais

    J’espère que ça répond à tes interrogations et que tu seras amené à reconsidérer ta position. N’hésite pas à me répondre si tu veux d’autres infos.

    Dr Elesday1 🙂

    PS : clarifions quelques points. Mon ton est stricte non pas à ton encontre mais à l’encontre de la propagande du professeur Raoult, elle est ridicule et ne mérite que le mépris scientifique, mais je ne blâme pas ceux qui, mal informés par les médias, se rangeraient de son côté. Tout le monde n’est pas scientifique, et moi-même je me repose sur les médias pour tout ce qui est en dehors de mon expertise. Ensuite, je suis contre le lobby pharmaceutique et si ça ne tenait qu’à moi j’aimerais les foutre sur la paille et nationaliser la production des médicaments pour que personne ne se fasse d’argent avec. Enfin, je suis avant tout le reste du côté de la « vérité » : étant scientifique, mon but n’est pas de me poser face à Raoult, mon but est de m’assurer que je crois des choses qui sont vraies. Mais je reste toujours ouvert aux preuves scientifiques : si demain Raoult ou un autre publie une étude scientifique de qualité égale à celle du Lancet, je serai alors neutre sur la question. Je suis du côté de ceux qui ont les meilleures preuves, tout simplement. Celles de Raoult ne sont, actuellement, pas des preuves car il a mal fait son étude donc les résultats ne sont pas recevables. Et peu importe que ce soit Raoult ou pas : un prix Nobel aurait proposé une étude aussi bancale, je me positionnerai pareil, même si tu es un génie reconnu mondialement ça ne t’excuse pas quand tu fais du travail de *****.

Les commentaires sont fermés.

Mode