Face à la pandémie de COVID-19, Microsoft avait décidé de transformer son grand séminaire annuel pour développeurs, Build, en une série d’annonces délivrées à distance, en ligne. L’édition 2020, actuellement en cours (du 19 au 21 mai), a délivré de premières présentations et informations croustillantes. La première d’entre elles est peut-être la plus prometteuse. Microsoft a en effet présenté non seulement ce à quoi ressemblera l’évolution de Microsoft Office mais aussi de Google Docs : Microsoft Fluid. “Contrairement à un simple document, un composant Fluid est un comme une petite unité atomique de productivité”, a expliqué Jared Spataro, vice-président de la division Office 365 chez Microsoft, à The Verge. “Ce composant Fluid pourra être pleinement utilisé même intégré dans n’importe quel plateforme de travail.” Autrement dit, plutôt que de passer par Word pour écrire un texte et le mettre en forme puis d’ouvrir un nouveau document sur Excel pour y créer un tableau à copier dans le fichier Word précédent, tout pourra s’ajouter et se modifier depuis le même document ou mail. Avec le concept Fluid, un utilisateur pourra créer un graphique très complexe, digne d’un tableau Excel, tout simplement depuis un mail Outlook. Sur la version web d’Office, chacun pourra même modifier un élément Fluid quel qu’il soit sur un même document partagé entre plusieurs personnes. Cette petite révolution de la collaboration bureautique sera déployée graduellement sur les versions web d’Office et d’Outlook avant de rejoindre Microsoft Teams et la version desktop d’Outlook l’an prochain. Fluid pourra même être utilisé pour certaines applications tierces, dépendantes du web.
Multi-tasking à gogo
L’autre grande nouveauté liée à la suite logicielle Office 365 est une nouvelle application, qui aura pour vocation d’organiser votre travail sous forme de listes. Le très sobrement nommé Microsoft Lists sera bientôt intégré à Microsoft Teams, SharePoint et Outlook. Dans Teams par exemple, elles pourront être intégrées sous forme de calendriers thématiques pour suivre la progression de différentes tâches ou divisions. Elles pourront aussi servir, à l’aide de templates, à assigner différents groupes de travail au sein d’une même équipe professionnelle pour que chacun s’y retrouve. Satya Nadella, le PDG de Microsoft, en a profité pour rappeler le succès de Microsoft Teams – en particulier récemment compte-tenu de cette intense période de confinement et de télétravail. Cette plate-forme de discussion et de visioconférence professionnelles en ligne recenserait aujourd’hui 75 millions d’utilisateurs actifs chaque jour. Néanmoins, en comparaison, un milliard de machines tournent actuellement sur Windows 10 dans le monde.
Cette vision de multi-tâche bien coordonner et organiser se retrouve aussi dans les nouveautés présentées du côté de Microsoft Edge nouvelle version, le navigateur web de Microsoft sous Google Chromium. Edge va, notamment, bientôt donner la possibilité d’assigner une adresse URL à un compte Microsoft plutôt qu’un autre. De cette manière, certains sites web ne seront pas comptés dans l’historique de navigation de votre compte professionnel, par exemple. Côté coordination, Edge sera prochainement capable de synchroniser les extensions installés par l’utilisateur sur différents appareils, si tant est que Edge soit lié à un même compte Microsoft. En outre, le navigateur de Microsoft comportera bientôt une nouvelle fonctionnalité qui s’annonce très pratique : la fonction “Recherche rapide”. Celle-ci permet, d’un simple clic droit sur un mot mis en gras dans un texte d’une page web, de lancer une recherche correspondante depuis une colonne latérale sans fermer ou cacher ladite page web. Toutes ces nouvelles fonctionnalités sont illustrées ci-dessous.
Collaboration, cloud et open-source
Enfin, Microsoft a surtout profité de l’ouverture du Build 2020 pour énoncer ses priorités actuelles. Hormis son désir de booster la productivité des professionnels en accentuant le nombre de possibilités de collaboration dans ses logiciels, Satya Nadella a aussi mis l’accent sur deux choses, en quelques chiffres : l’open-source et le “cloud.” Selon la firme de Redmond, 50 millions de développeurs utiliseraient actuellement sa plateforme de programmation collaborative en open-source, GitHub. Son PDG s’est aussi félicité du fait que “Visual Studio Code était le programme d’édition de code le plus populaire au monde.” Par ailleurs, 3,5 millions de professionnels, de 70 000 entreprises différentes, utiliseraient le nouveau service de création d’applications sans code, Power Platform. Si l’open-source est définitivement devenu l’un des points forts de Microsoft, son engouement pour le cloud restera peut-être le plus marquant dans les années à venir. Le PDG de Microsoft envisage son service de développement dans le cloud, Azure, comme “l’ordinateur mondial” du futur. Il existerait déjà grâce à l’appui de 61 data-centers, soit “plus que n’importe quel autre service cloud.” À l’avenir, Azure sera aussi le premier à compter, de manière primordiale, sur l’intelligence artificielle. Microsoft développerait effectivement le “premier super-calculateur intelligent dans le cloud” en collaboration avec la société OpenAI d’Elon Musk. Si le monde reste plus ou moins confiné, Microsoft a déjà la tête dans les nuages.
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