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Des chercheurs d’Harvard et du MIT développent un masque fluorescent pour détecter le COVID-19

Des biologistes américains travaillent activement à la conception d’un masque qui pourrait détecter les particules virales du coronavirus du COVID-19, contenues dans la salive des malades, en émettant une fluorescence. Si l’idée est prometteuse, le travail reste en cours et donc non-prouvé.

Une femme chinoise portant un masque.
Crédits : Nicolò Lazzati / Flickr.

Et si on commençait à voir l’invisible pour mieux le combattre ? Des biologistes américains ont annoncé à Business Insider qu’ils travaillaient activement au développement d’un masque qui devient fluorescent lorsqu’il détecte que le porteur est malade du COVID-19. “Il pourrait être utilisé dans les aéroports, pour les vérifications de sécurité avant d’embarquer dans un avion, sur le chemin du travail avant d’arriver au bureau, ou encore dans la salle d’attente des urgences hospitalières pour accélérer le tri des patients”, envisage James Collins, chercheur à l’Institut scientifique d’ingénierie médicale du MIT (Massachusetts Institute of Technology) et auteur de cette idée ingénieuse. Cette dernière s’inspire d’anciens travaux du laboratoire du biologiste américain : en 2016, ces collègues et lui avaient délivré un système de détection fluorescente de matériel génétique du virus Zika.

À l’époque, ils avaient mis au point, grâce aux “ciseaux génétiques” CRISPR-Cas9 (qui, pour rappel, permettent d’opérer des recombinaisons génétiques très facilement), des capteurs moléculaires non seulement capables de reconnaitre des séquences très spécifiques d’un virus donné mais aussi d’exprimer cette détection sous la forme d’une fluorescence. Dans le cas du virus Zika, les biologistes avaient eu l’idée d’imbiber un papier d’une solution contenant les fameux capteurs moléculaires puis de le lyophiliser afin de les protéger en milieu extérieur. Pour effectuer un test, il suffisait de verser un échantillon de sang sur le papier : “réactivés” par l’humidité du sang, les capteurs étaient alors capables de détecter à nouveau. Si des molécules virales étaient identifiées, une légère fluorescence se manifestait sur le papier en seulement quelques heures. Pour la constater, il suffisait d’utiliser un spectrofluoromètre, même bon marché. La précision des capteurs était telle qu’ils pouvaient, paraît-il, faire la différence à 48% entre deux molécules à une mutation (modification de quelques unités de base génétiques) près.

Une idée louable mais encore non-prouvée

Aujourd’hui, cette équipe de biologistes du MIT et de l’université d’Harvard a l’intention d’adapter cette méthode en remplaçant essentiellement le sang par la salive et le papier par un masque. Les gouttelettes de liquide que nous projetons naturellement lorsque nous parlons, toussons ou éternuons se retrouvent sur le tissu intérieur des masques que nous porterons. L’objectif des scientifiques serait de proposer des masques spéciaux (ou un sur-masque) dont le tissu est imprégné des fameux capteurs moléculaires lyophilisés pour permettre, si les gouttelettes contiennent des particules virales, une détection du coronavirus SARS-CoV-2 en une à trois heures. C’est en effet bien plus rapide que les tests de dépistage menés traditionnellement en laboratoire à l’heure actuelle. Il suffirait ensuite de passer le masque au spectrofluoromètre par savoir si, oui ou non, il y a une fluorescence et donc une détection virale. Les scientifiques pensent aussi à une autre option : une détection colorimétrique qui changerait la couleur du masque du jaune au violet. Il est cependant à noter que ce travail est en cours et donc ne profite pas d’une étude qui en détaillerait les résultats et son potentiel véritables et pourrait être vérifiée et reproduite par d’autres scientifiques. Cette idée ingénieuse pourrait ainsi ne jamais voir le jour. Néanmoins, James Collins et ses collègues semblent confiants et affirment pouvoir commencer la fabrication de premiers masques de détection fluorescente, pour une validation des instances américaines du médicament, à la fin de l’été.

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