En fin d’année dernière, Google mettait la main sur Fitbit pour la modique somme de 2,1 milliards de dollars. En effectuant cet achat d’ampleur, la firme de Mountain View a mis un pied dans le vaste monde des wearables de fitness, secteur actuellement trusté par Apple et Samsung, mais aussi Huawei et Xiaomi. Le géant californien voyait alors ce rachat comme « une opportunité d’investir davantage dans Wear OS, en plus d’introduire des objets connectés ». Toutefois, peu de temps après ce rachat, les critiques ont commencé à fuser de toutes parts. Qu’allaient devenir les données de santé des anciens utilisateurs de Fitbit ? Google va-t-il monnayer nos futures données de santé auprès d’annonceurs ? Est-ce là la première marche vers un monde où la santé de chacun serait surveillée ? Si Google a bien assuré que « les données sur la santé et le bien-être des utilisateurs de Fitbit ne seront pas utilisées à des fins publicitaires », cela n’a pas suffit à éteindre les craintes.
Peu après ce rachat, la Federal Trade Commission et le département de la justice américain commençaient à enquêter sur la situation. De notre côté de l’Atlantique, le Conseil européen chargé de la protection des données mettait encore en garde les utilisateurs de montres connectées estampillés Fitbit depuis le rachat de la firme par Google il y a peu, estimant que la firme de Mountain View aurait le projet de collecter les données de santé des utilisateurs de Fitbit. Ce mercredi, c’est au tour du Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC) de rajouter son grain de sel.
Selon le BEUC, « si Google acquiert les données des consommateurs générées par l’utilisation des appareils portables Fitbit, y compris les données liées au COVID-19, il serait en mesure d’utiliser ces données à son propre avantage et pourrait compromettre la capacité d’autres entreprises à proposer de nouveaux produits aux consommateurs. » Invoquant des pratiques anticoncurrentielles, le rapport de BEUC suggère également à demi-mot que ce rachat pourrait bien avoir le potentiel de « toucher non seulement les marchés numériques, mais également une partie vitale de la vie de tous les citoyens européens, de leur santé et de leur bien-être. »
Ce n’est pas la première fois que Google est dans le viseur de diverses entités pour des pratiques jugées anticoncurrentielles. Le géant californien avait notamment dû s’acquitter de plusieurs amendes, s’élevant au total à plus de 8 milliards d’euros, à L’union Européenne pour abus de position dominante, relative à son système d’exploitation mobile, Android, ou encore à sa régie publicitaire AdSense.
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Quand on voit qu’en son temps, la loi anti trust avait démonté Microsoft parce que leur navigateur été installé d’office sur windows… les choses ont bien changées depuis.