“Le problème n’est pas le plastique mais le déchet plastique. Si on le résout avec le recyclage, il n’y a plus de problème.” Interrogé par BFMTV, le professeur Alain Marty pense avoir trouvé comment résoudre ce problème. Chercheur CNRS à l’INSA de Toulouse et à l’INRAE, l’Institut national de la recherche en agronomie, il est en partie à l’origine d’une start-up biotechnologique à Clermont-Ferrand, Carbios. Celle-ci a récemment fait une découverte qui pourrait révolutionner le recyclage du plastique, ou bioplasturgie, et qui fait déjà la Une de la prestigieuse revue scientifique Nature (voir ci-dessous).
This week on the Nature cover: Clearing the bottleneck. Engineered enzyme promises efficient route to recycle and reuse PET plastics. Browse the issue here: https://t.co/KULMDUTqv2 pic.twitter.com/t0RSzaolJg
— Nature (@nature) April 8, 2020
Carbios est parvenu à cultiver une enzyme capable de dépolymériser le polyéthylène téréphtalate (PET). Ce polymère thermoplastique est produit par l’industrie pétrochimique et est utilisé dans la fabrication des bouteilles en plastique (de la bouteille d’eau au flacon de savon), des fibres textiles polyesters ou encore des emballages alimentaires. Aujourd’hui, le recyclage de ce type de plastique est limitée car à chaque fois qu’il est recyclé, il perd de sa pureté. En fin de compte, au terme d’un certain nombre de recyclages, il finit par être incinéré. Selon BMFTV, seulement 10% du plastique en PET mis sur le marché est effectivement recyclé. La PET-dépolymérase de Carbios parvient à réduire le polymère plastiques en monomères qui le composent, comme si ce dernier revenait à son état initial. Il suffit ensuite de les purifier, de les re-rassembler pour reproduire du PET, a priori sans aucune perte, qui façonnera de nouveaux produits en plastique.
L’avenir de l’industrie plastique ?
Fort de cette technologie, Carbios construirait déjà un démonstrateur industriel près de Lyon. Ce dernier devrait pouvoir recycler 2000 tonnes de plastique en PET d’ici 2021. A l’avenir, Carbios projette même déjà d’établir une dizaine d’usines, capables d’en recycler 100 000 tonnes par an, près des plus grandes usines de production de plastique européennes dans les dix prochaines années. Outre les bouteilles, Carbios aurait dans l’idée de s’attaquer aussi au recyclage des textiles et des habitacles de certains véhicules. Verrons-nous bientôt les usines de production être toutes remplacées par des usines de recyclage ?
[amazon box=”2374251349″]
🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.