Depuis que le président des États-Unis, Donald Trump, a fait entendre sa volonté de renvoyer des astronautes américains sur la Lune, l’Agence aérospatiale américaine (NASA) ne semble n’avoir qu’un objectif en tête : 2024. À cette date, la NASA prévoit d’envoyer les premiers humains sur le sol lunaire en 52 ans. Cette mission historique, Artémis III, fera suite aux programmes Artémis I et II. La première est censée tester en 2021 le vaisseau Orion, construit par Lockheed Martin, dans un vol non-habité dans l’espace. La seconde, prévue pour 2022-2023, est vouée à envoyer des astronautes faire le tour de la Lune sans s’y poser, à bord de ce même vaisseau. Mais au-delà d’Artémis III et de 2024, qu’en sera-t-il du programme d’exploration lunaire ? Pour y répondre, la NASA a récemment publié un résumé de ses plans “d’exploration et développement soutenu de la Lune” pour, au moins, le reste de la décennie.
Poser la première pierre
“Après Artémis III, notre plan est d’enchaîner plusieurs missions autour et sur la Lune pour préparer nos équipes aux activités spatiales plus longues et leur donner l’expérience nécessaire avant d’entamer le premier vol habité sur Mars, déclare la NASA dans son rapport. Dans le même temps, nous établirons et construirons une infrastructure, des systèmes de communication et d’explorations robotiques pour maintenir une présence humaine à la surface de la Lune.” Pour cela, la NASA a dans l’idée d’installer son premier avant-poste lunaire, le camp de base Artémis, dans le pôle sud lunaire. Ce dernier permettrait une exposition plus fréquente aux rayons du soleil mais aussi un lien plus facilement maintenu avec la Terre au niveau des télécommunications. La construction de ce camp de base suivrait trois étapes.
La première consiste en l’expérimentation d’un rover d’exploration lunaire à ciel ouvert, comme dans les dernières missions Apollo. Ensuite, pour permettre des voyages plus longs et plus sûrs, la NASA veut concevoir et envoyer sur la Lune un véhicule pressurisé, comme une sorte de caravane lunaire. Cette “plateforme habitable mobile” pourrait servir lors de missions d’exploration locale de 45 jours. La dernière étape serait l’installation d’un “habitat de surface” permanent, capable d’abriter au moins quatre astronautes pour des périodes plus longues et pour de nombreuses années à venir. La NASA serait déjà en discussion avec plusieurs compagnies privées, du bâtiment et de mobilité, pour réaliser de telles idées. Néanmoins, l’Agence n’évoque jamais dans son rapport des questions budgétaires ou de délais, préférant rester uniquement dans la planification prospective.
Simuler une expédition martienne
Bien évidemment, pour la NASA, cette intention de revenir sur la Lune et de s’y installer s’accompagne d’un désir prononcé d’en faire un tremplin pour se rendre sur Mars. Pour cela, en parallèle de la construction du camp de base Artémis, elle souhaite positionner une station spatiale en orbite autour de la Lune, Gateway. Dans son nouveau rapport, elle révèle que, dans un premier temps, cette dernière servira de simulateur pour entraîner les astronautes aux voyages spatiaux, loin de la Terre et de la Station spatiale internationale, avant de s’envoler véritablement vers une autre planète. La NASA projette donc d’installer un “large module d’habitation pour l’espace lointain” à bord de Gateway. Ce module sera lié au camp de base Artémis afin que les astronautes passent de l’un à l’autre au sein de la même mission, sans passer par la Terre.
La NASA a déjà dans l’idée de simuler une expédition martienne à l’aide de ce duo d’infrastructures, une fois Artémis III terminée et Gateway stabilisée. Dans cette mission, une équipe de quatre astronautes se rendrait directement sur Gateway pour y passer plusieurs mois. Deux astronautes de l’équipe seront ensuite choisis pour passer quelques mois dans le camp de base Artémis, sur la Lune. Ils reviendront ensuite sur Gateway afin de rejoindre le reste de l’équipe pour quelques mois supplémentaires, avant de repartir pour la Terre. Un tel programme devrait permettre de réunir un ensemble de situations donnant un aperçu de ce qui se produirait lors d’une vraie mission vers Mars depuis Gateway.
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