Au début du mois de mars, une femme atteinte du COVID-19 s’est présentée chez son vétérinaire à Hong-Kong. À sa demande, celui-ci a testé son chien pour détecter si il était positif au coronavirus SRAS-CoV-2. Après analyse, le canidé domestique a été diagnostiqué “faiblement positif”. Des particules virales (ou virions) existaient en faible quantité dans ses cavités nasales et orales, humides et donc propices à leur survie. Bien que ne présentant aucun symptôme lié à l’infection, il a été placé en quatorzaine. Les scientifiques suspectent aujourd’hui que sa maîtresse probablement très câline lui ait transmis ces particules virales sans que celle-ci ne génère d’infection véritable. Ce cas particulier pose néanmoins la question de la transmissibilité du virus chez nos animaux domestiques, comme le chien.
Comme le relève de nombreuses études menées sur le SRAS-CoV, le coronavirus à l’origine de la première épidémie de SRAS en 2003, et sur son successeur actuel, ce type de coronavirus provient très certainement d’une transmission animal-humain, aussi appelée zoonose. Depuis quelques années, la chauve-souris rhinolophe (Rhinolophus sp.), vivant dans certaines régions d’Asie, est un vecteur avéré du coronavirus du SRAS. Celle-ci ne serait néanmoins pas parvenu à contaminer l’être humain directement. Le phénomène de zoonose se serait déroulé à l’aide d’une espèce dite “réservoir”, qui a joué le rôle d’hôte intermédiaire du virus. D’après de premières analyses génomiques comparatives (effectuées entre les échantillons du virus et des génomes de divers animaux-candidats), il semblerait qu’il s’agisse en l’occurrence du pangolin. De nombreuses espèces de pangolin sont braconnées puis vendues comme denrée alimentaire, par exemple, au marché aux poissons de Wuhan, foyer du virus SRAS-CoV-2. C’est probablement dans ce genre de contexte que l’animal réservoir a transmis le virus à l’homme après avoir été contaminé, au préalable, par l’espèce vectrice. Fort de cette découverte, le gouvernement chinois a depuis interdit (temporairement) la vente ou le transport d’animaux sauvages sur son territoire.
De l’animal à l’homme, et vice-versa ?
Le processus de zoonose reste très précis. Le fait qu’un même virus puisse se transmettre d’un animal à l’être humain (comme depuis le porc avec la grippe H1N1 ou depuis certains oiseaux avec H5N1) ne signifie pas que tous les animaux puissent en être infectés puis infecter notre espèce. Chaque virus possède un type de cible auquel il s’attaque. Si cette cible – à savoir, des récepteurs membranaires de cellules spécifiques d’une espèce donnée – ne possède pas les caractéristiques protéiques (qui définissent sa structure moléculaire) et donc génétiques requises, le virus n’a en théorie aucune chance de l’infecter. La zoonose se produit simplement lorsque dans au moins deux espèces animales précises, dont l’Homo sapiens, le virus retrouve exactement la même cible à atteindre par similarité génétique en la matière entre les deux espèces ou à la suite d’une mutation pratique du virus. Le coronavirus SRAS-CoV-2 s’attaque d’abord au récepteur membranaire ACE2 pour pénétrer dans les cellules pulmonaires puis, une fois à l’intérieur, au récepteur TMPRSS2 de protéases – enzymes que le virus peut utiliser – pour se reproduire et générer une infection. La présence de ces deux récepteurs ou “cibles” a été identifiée chez l’être humain et la chauve-souris rhinolophe.
Ainsi, pour le moment, comme le souligne The Next Web, il n’existe aucune preuve de la transmissibilité du coronavirus SRAS-CoV-2 chez les chiens ou les chats, ou toute autre espèce animale chez qui l’infection n’a pas été relevée de manière avérée. Les chiens peuvent néanmoins être infectés par d’autres coronavirus. Dans les années 1970, un coronavirus du genre alphacoronavirus, le CCoV (pour “canine coronavirus”), a été découvert à l’origine d’une pathologie intestinale chez le chien (Canis lupus). En 2003, des virologues se sont aperçus qu’un coronavirus du genre bétacoronavirus (le même que celui du SRAS-CoV-2), le CRCoV, pouvait entraîner un syndrome respiratoire, similaire à la rhinite humaine (ou rhume), chez les canidés. Le chat (Felis silvestris), quant à lui, peut être infecté par deux espèces d’alphacoronavirus : le FECV, de type intestinal, et le FIPV, qui entraîne une péritonite.
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Si j’ai bien compris l’article, le chien est autant porteur qu’un objet humide quelconque. Donc la réponse est bien oui.
La réponse est non. Il ne peut pas l’attraper. Et pour etre un vecteur de transmission il faut déjà qu’il soit en contact avec un humain infecté et très “câlin” pour lui postillonner dans sa cavité nasale, puis qu’un autre humain très câlin vienne lui lécher la truffe…