Dès aujourd’hui, l’Italie se coupe du reste du monde. Cette décision nationale est la première du genre en Occident depuis le début de l’épidémie de pneumonie virale COVID-19. Les mesures de confinement mises en place par le gouvernement italien dans le nord du pays le 8 mars dernier, en Lombardie et dans une douzaine d’autres provinces, s’étendent désormais au reste de la péninsule italienne. La fermeture des établissements scolaires et l’annulation des événements sportifs, qui devaient s’étendre jusqu’au 15 mars, se maintiennent à présent sur, au moins, les trois prochaines semaines à venir – soit jusqu’au 3 avril.
Premier arrêt du football italien depuis 1945
Comme prévu initialement pour le nord du territoire, les déplacements de l’intérieur vers l’extérieur, et vice-versa, ainsi que ceux uniquement à l’intérieur du pays sont extrêmement restreints. Les citoyens italiens devront se munir d’autorisations particulières pour se rendre sur leur lieu de travail ou à un rendez-vous médical. Tous les rassemblements publics (dans les piscines, salles de sport, musées, cinémas, etc), privés (mariages et funérailles inclues) ou culturels sont interdits jusqu’à nouvel ordre. Le nouveau décret d’urgence s’applique aussi aux événements sportifs : tous les matchs de football nationaux sont annulés. Seules les deux guerres mondiales étaient jusque-là parvenues à interrompre ces compétitions, selon Le Monde. Certaines rencontres internationales pourront être maintenues, mais seulement à huis-clos. L’ensemble des habitants du pays devra aussi garder une distance d’un mètre entre eux. Le non-respect de ces règles sera sévèrement puni par les autorités. Le Premier ministre italien, Giuseppe Conte, ne compte néanmoins pas “limiter les transports publics” afin de garantir aux personnes non-astreintes à la “quatorzaine” individuelle d’aller travailler, bien qu’il encourage toutes les entreprises à placer leurs employés en congé exceptionnel. Par ailleurs, les bars et restaurants pourront rester ouverts jusqu’à 18h tous les jours.
Cette décision gouvernementale intervient après l’augmentation presque exponentielle du nombre de cas d’infection au coronavirus SRAS-CoV-2 relevés en Italie en quelques semaines. En seulement quelques jours, l’Italie est récemment devenu le deuxième pays du monde – sur 110 concernés au total – le plus atteint par l’épidémie, après la Chine, d’où tout a commencé. Selon Worldometer (voir ci-dessous), une plateforme gérée par des développeurs et chercheurs reconnus par l’Organisation des Nations Unies, 27,19% des malades détectés hors de Chine depuis le début de cette crise sanitaire proviennent aujourd’hui d’Italie. Au 10 mars, la péninsule italienne comporte près de 8 000 malades actifs, sur environ 9 200 recensés. 463 personnes ont perdu la vie après avoir contracté le virus.
À titre de comparaison, la France, l’un des premiers pays européens touchés par l’épidémie, compte pour 4,18% des cas de contamination relevés dans le monde, en excluant la Chine. Moins de 1 400 personnes sont malades en France. Il y a quelques jours, le Premier ministre français, Édouard Philippe, a affirmé que le “stade 3” de gestion de la crise sanitaire était “inexorable”. Cette phase impliquerait la mise en place de mesures similaires à celles prises par l’Italie : notamment la suspension de transports en commun, une restriction des rassemblements et des fermetures d’écoles.
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