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Cette centrale peut générer de l’oxygène à partir de poussière lunaire

Des scientifiques de l’Agence spatiale européenne sont actuellement en train de tester le prototype d’une centrale capable de générer de l’oxygène à partir de poussière lunaire.

Crédits : ESA

La conquête spatiale se prépare et les scientifiques redoublent d’efforts pour imaginer des techniques permettant de rendre nos futurs voyages possibles. L’optique est de poser à nouveau le pied sur la Lune en 2024 avant de s’y établir durablement en 2028, avec l’espoir de coloniser Mars plus tard. Mais bien sûr, plusieurs défis  majeurs se posent, notamment le ravitaillement des colons. Avec des engins particulièrement gourmands en carburant, et des besoins vitaux d’oxygène, la conquête spatiale nécessite d’emporter avec soi tout le nécessaire pour assurer la survie des colons dans l’espace. L’une des solutions les plus pratiques serait de se ravitailler directement sur place. Les chercheurs ont par exemple identifié un lieu potentiellement intéressant pour s’établir sur Mars, avec de l’eau située à seulement quelques centimètres sous la surface. Mais s’il est possible, grâce à l’eau, d’obtenir de l’oxygène et de l’hydrogène via l’électrolyse, la Lune représente un tout autre challenge puisque les points d’eau y sont enfouis bien plus profondément, ce qui nécessiterait d’y emporter du matériel lourd et gourmand en énergie.

« Être capable d’acquérir de l’oxygène à partir des ressources trouvées sur la Lune serait évidemment extrêmement utile pour les futurs colons lunaires, à la fois pour respirer et pour la production locale de carburant de fusée » explique ainsi Beth Lomax de l’Université de Glasgow dans un communiqué de l’Agence spatiale européenne qui décrit un prototype de centrale à oxygène. Cette machine, actuellement en test dans un des centres de l’ESA situé à Noordwijk aux Pays-Bas, permettrait théoriquement de générer de l’oxygène à partir de poussière lunaire. Cette poussière, plus couramment appelée régolithe, est en effet composée de 40 à 45% d’oxygène dans sa masse, comme ont pu le constater les chercheurs sur les échantillons ramenés au cours des missions Apollo. Si isoler cet oxygène était déjà possible en chauffant le régolithe à des températures extrêmes dépassant les 1600° Celsius, les scientifiques de l’ESA ont découvert qu’il était possible de l’extraire de façon bien plus simple.

« L’extraction d’oxygène se déroule selon une méthode appelée électrolyse du sel fondu, qui consiste à placer le régolithe dans un panier métallique contenant du sel de chlorure de calcium fondu pour servir d’électrolyte, chauffé à 950° Celsius. À cette température, le régolithe reste solide. En y faisant passer du courant, l’oxygène est extrait du régolithe et migre à travers le sel pour être collecté au niveau d’une anode. En prime, ce processus convertit également le régolithe en alliages métalliques utilisables » expliquent les chercheurs dans un communiqué. Ce processus permettrait donc d’obtenir non seulement de l’oxygène mais également différents alliages métalliques. Cela permettrait aux colons de construire différents objets et même des structures pour des habitations, si toutefois ceux-ci ne choisissent pas de vivre dans des maisons créées à partir de champignons.

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