Même une erreur de mesure n’a pu empêcher la découverte de cette exoplanète. Un groupe de chercheurs californiens, assistés d’un étudiant et d’un lycéen, était censés vérifier des mesures prises par le télescope spatial TESS (pour “Transiting Exoplanet Survey Satellite”), consacré exclusivement à la recherche de planètes extérieures à notre système solaire. Comme son nom l’indique, le TESS observe une partie de la galaxie et quantifie le rayonnement d’étoiles lointaines. Lorsqu’une planète orbitant autour d’une étoile passe entre le télescope et l’étoile, ou “transite”, le rayonnement émis par cette dernière et perçu par le premier diminue. Selon l’ampleur des différences de rayonnement enregistrées, les instruments de mesure du TESS peuvent en déduire la taille et la position orbitale de la planète en question.
Les astronomes et leurs jeunes acolytes du Jet Propulsion Laboratory dépendant de l’Agence aérospatiale américaine (NASA) se sont aperçus de l’existence de trois exoplanètes gravitant dans l’espace en orbite autour d’une étoile nommée TOI 700. Celle-ci, initialement identifié comme semblable au Soleil, est en fait une naine rouge, bien moins chaude et massive que notre étoile. Lors de leurs vérifications, ils ont aussi constaté que la troisième planète, celle la plus éloignée de l’étoile, se situait dans une zone considérée comme “habitable.” Cela signifie que les rayons de TOI 700 lui octroient une température suffisante pour abriter de l’eau et pas uniquement de la glace ou du gaz.
Le groupe de chasseurs d’exoplanètes a validé son hypothèse grâce à un autre télescope spatial appelé Spitzer. Grâce à lui, ils ont été en mesure de confirmer sa densité. TOI 700-d est 20% moins grande que la Terre et fait le tour de son étoile en seulement 37 jours. De plus, l’énergie solaire dont elle profite est équivalente à 86% de celle reçue du Soleil par la Terre. Enfin, la rotation de cette planète autour de TOI 700 serait synchrone : comme la Lune autour de la Terre, la même face de la planète est toujours orientée vers l’astre autour duquel elle gravite. Hormis ces quelques informations, les scientifiques ne sont pas encore en mesure de déterminer à quoi ressemble sa surface ou son atmosphère – et encore moins si cette dernière peut être composée d’oxygène. D’après eux, TOI 700-d s’apparenterait soit à une “jeune Mars”, couverte d’océans, ou, à l’inverse, à une Terre dépourvue d’étendues d’eau.
Le paradoxe de la “zone habitable”
Tandis que la recherche d’exoplanètes semblables à la Terre continue de faire rêver en pleine crise climatique, il est nécessaire de rappeler que le terme employé pour les qualifier peut prêter à confusion. une exoplanète située en “zone habitable” ne signifie en aucun cas qu’elle pourrait être habitée par l’être humain. Comme évoqué plus haut, cette qualification correspond uniquement à la possibilité avérée pour elle – selon certains critères astrophysiques – de renfermer de l’eau, l’un des éléments nécessaires à la vie telle que nous la connaissons sur Terre. Elle ne concerne d’ailleurs pas la composition de son atmosphère : car si l’eau nous est nécessaire, l’oxygène dans l’air l’est tout autant.
A titre d’exemple, Mars et la Lune, notre satellite, se situent eux aussi en “zone habitable”. Néanmoins, ils ne comportent pas les conditions d’habitabilité nécessaires. Le découvreur de la première exoplanète et récemment prix Nobel de physique, Michel Mayor, préconisait lui-même de ne pas se faire trop d’illusions. Quand bien même certaines de ces exoplanètes seraient véritablement habitables “nous ne pourrons jamais nous y rendre”, avait déclaré l’astrophysicien suisse. Et de conclure : avant tout, “nous devons prendre soin de notre planète.”
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