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Le manque de diversité des données génétiques menace la santé publique

La recherche médicale se base sur des données génétiques composées de 78% d’ADN d’individus européens, contre seulement de 2% d’Africains. Une start-up nigérienne, fondée cette année, veut combler ce dangereux gouffre pour la santé publique mondiale.

Docteur en oncologie, Abasi Ene-Obong a fondé au Nigeria 54gene (en écho au les 54 pays d’Afrique reconnus internationalement), une start-up vouée à collecter les données ADN du plus grand nombre d’Africains possibles. Cette banque d’ADN, déjà financée en quelques mois à hauteur de 4,5 millions de dollars, a pour objectif d’enrichir les bases de données génétiques du secteur médical. En effet, « les médicaments (distribuées en Afrique) ne sont pas pensés spécialement pour les Africains et ne sont même pas testés cliniquement auprès des populations locales, a récemment soulevé le PDG de 54gene dans un portrait conduit par la BBC. En conséquence, ces médicaments sont moins efficaces auprès d’elles. » Le docteur Ene-Obong évoque l’exemple de la drépanocytose dont souffrent environ 200 000 enfants d’Afrique parmi les 300 000 touchés dans le monde. Bien qu’elle touche majoritairement des populations africaines, cette maladie génétique, déformant les globules rouges, reste – comme la grande majorité des pathologies et de leurs traitements connus – étudiée à partir de données ADN d’origine européenne en majorité.

D’après une recherche de mars 2019, menée par des généticiens américains et publiée dans la revue Cell, les études génomiques de masse sont immensément déséquilibrées. Selon les estimations des chercheurs, basées sur des chiffres datant de 2018, 78% des données génétiques viennent d’individus européens, contre seulement 10% d’Asiatiques, 2% d’Africains et 1% de Latino-Américains. « Faire l’impasse sur des populations entières dans le cadre d’études génétiques est autant dommageable scientifiquement qu’injuste, expliquait Sarah Tishkoff, l’une des auteurs de l’article, dans un communiqué. Nous passons peut-être à côté de variations génétiques jouant un rôle majeur pour la santé de populations d’ethnies très diverses, ce qui pourrait avoir des conséquences délétères sur le traitement de pathologies ». Outre les maladies purement génétiques, le système immunitaire de chaque individu s’appuie sur une base d’anticorps et de cellules immunitaires influencée en partie par son histoire génétique. Autrement dit, certaines populations peuvent ne pas présenter les mêmes réactions immunitaires, et donc correctement se défendre, contre telle ou telle maladie. Ainsi, comme le soulignaient les auteurs de cette étude révélatrice, « le futur succès de certains traitements médicaux dépend de (l’établissement de banques de données génétiques plus diverses) », comme celle de 54gene. Mieux connaître les différences et spécificités génétiques d’un maximum de populations permettra peut-être de mieux adapter les solutions médicales aux individus ciblés.

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4 commentaires
  1. Et tu va chez les asiatiques c’est eux qui auront 80% de données génétique qui proviennent d’asie normale vu que c’est leur population ….

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