Il ne faut pas confondre pôle géographique et pôle magnétique ! Le premier est défini arbitrairement par les cartes établies depuis des siècles par des explorateurs et des géographes. Pôles nord et sud géographiques sont immuables. Le pôle magnétique, quant à lui, est déterminé physiquement. Sa position – celle indiqué par nos boussoles – évolue selon les mouvements du champ magnétique terrestre. Ce dernier est lui-même engendré par ceux du noyau terrestre, une boule de métaux liquides en perpétuelle fusion. L’énergie magnétique dégagée forme des lignes théoriques qui convergent au niveau des pôles magnétiques nord et sud. Ainsi, le déplacement des pôles magnétiques est finement étudié par les scientifiques, plus particulièrement depuis ces dernières décennies grâce aux données GPS et magnétiques des satellites en orbite autour de la Terre. Depuis sa découverte en 1831, la position exacte du pôle nord magnétique aurait parcouru plus de deux milles kilomètres.
Le modèle magnétique mondial (ou “World Magnetic Model”) est dressé tous les cinq ans par l’agence américaine des Centres nationaux de l’information environnementale et le British Geological Survey pour déterminer la position du pôle nord magnétique la plus récente et précise. Les deux organismes viennent de publier l’édition 2020 du modèle et affirment que le pôle nord magnétique s’approche de la Sibérie, en Russie, à une vitesse record ! “Son mouvement est beaucoup plus rapide qu’il ne l’a jamais été depuis les années 1990”, a expliqué Ciaran Beggan, spécialiste en géomagnétisme chez le British Geological Survey, dans une interview donnée au Financial Times. La position du pôle nord magnétique s’est en effet déplacée à une vitesse moyenne approchant les 55 kilomètres par an. Plus récemment, elle aurait atteint les 40 kilomètres par an : certes, moindre, cette vitesse reste inexpliquée par les scientifiques. Lorsque la position du pôle nord magnétique se déplace trop rapidement, elle peut signaler une inversion des pôles. Ce phénomène se déroulerait de manière cyclique, environ tous les 200 000 à 300 000 ans. Celui-ci rend le champ magnétique terrestre moins protecteur ce qui peut entraîner une plus grande pénétration des radiations solaires, dangereuses pour les êtres vivants, ainsi qu’un dysfonctionnement des satellites, des technologies (GPS, Internet, etc) et des réseaux électriques associés Néanmoins, rien n’indique exactement quand le phénomène pourrait se produire.
[amazon box=”B01B0LY8FU”]
🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.